Article publié le 28/02/2008 Dernière mise à jour le 03/04/2008 à 11:05 TU
C'est le résultat de 90 minutes d’entretien : il y aura donc bien une commission d’enquête internationale sur la disparition, le 3 février dernier, des opposants de Ngarlejy Yorongar et d’Ibni Oumar Mahamat Saleh.
« 400 civils ont été tués ou sont disparus, parmi lesquels des chefs de partis politiques. J'annonce la création d'une commission d'enquête internationale qui doit faire la lumière sur les événements de Ndjaména pendant l'attaque. J'appelle aussi à la reprise du dialogue politique. »
Abdou Diouf et Louis Michel étaient présents à la rencontre entre les présidents français et tchadien, ils ont assuré que l'organisation francophone et la Commission européenne participeraient à cette commission, ce qui lui donne une certaine crédibilité.
Ce qui fait problème est que rien n’est sorti de cet entretien sur le fond, c'est-à-dire sur le sort de Yorongar et d’Ibni. A la question « sont-ils encore en vie ? », le président tchadien a répondu simplement : « je ne sais pas.»
« Lol Mahamat Choua devra s'expliquer sur ce qu'il a fait avec la rébellion et la justice suivra de près. Je suis prêt à recevoir la famille des opposants disparus si elle le souhaite. Je ne sais pas si Ibni Oumar Saleh et Ngarléji Yorongar sont toujours en vie. Il faut attendre les résultats de l'enquête internationale ».
Nicolas Sarkozy lui a demandé de recevoir, ce jeudi matin, l’épouse et les avocats d’Ibni Oumar Mahamat Saleh. Il a accepté : c’est un signe de décrispation, mais pour les rares opposants qui sont encore à Ndjamena, ce n’est pas suffisant. Ce mercredi soir, ils ont refusé une table ronde avec la mouvance présidentielle en présence des médiateurs, Bernard Kouchner, Louis Michel et Abdouf Diouf: avant toute chose, les rescapés de l’opposition tchadienne veulent savoir ce que sont devenus Ibni et Yorongar.
« Le président Sarkozy a répondu aux voeux de Ndjaména en se rendant sur place, alors que le sort des opposants manquants est toujours aussi opaque. J'espère que la commission internationale sera vraiment ouverte aux représentants d'organisations internationales et africaines et que les Tchadiens n'y seront pas majoritaires. Je pense que la France ne devrait pas faire partie de cette commission, je doute d'ailleurs qu'elle le souhaite ».
« Je répète que je n'ai aucune nouvelle de mon client. Je place certains espoirs dans la commission d'enquête internationale, à condition qu'elle soit vraiment internationale et mise en place par l'ONU. Les opposants ont bel et bien été arrêtés. J'espère qu'ils sont encore vivants. »
« J'approuve la déclaration du président Sarkozy, mais je crains que la commission d'enquête ne serve qu'à escamoter l'affaire... Les déclarations c'est bien, mais maintenant j'attends les actes ».
A écouter
« J'ai demandé au président Déby une commission d'enquête internationale pour savoir ce qui s'est passé durant ces fameux trois jours. »
27/02/2008 par Christophe Boisbouvier
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