Article publié le 28/02/2008 Dernière mise à jour le 29/02/2008 à 05:57 TU
La crise politique au Liban pourrait envenimer le prochain sommet de la Ligue arabe. Plusieurs dirigeants arabes ont déjà annoncé qu'ils refuseraient de participer à cette réunion, prévue fin mars à Damas, si le Liban n'a pas élu de président. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a toutefois exclu le report de ce sommet qui doit se dérouler les 29 et 30 mars en Syrie. La question du Liban sera au centre de la réunion du Conseil de la Ligue arabe la semaine prochaine. Les désaccords entre la majorité pro-occidentale et l'opposition pro-syrienne, emenée par le Hezbollah, sur la composition d'un futur gouvernement d'union a entraîné lundi 25 février un quinzième report de l'élection du président. D'autre part, les Etats-Unis ont décidé de positionner un navire de guerre au large du Liban.
Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Même s’il a refusé en tant que secrétaire général de la Ligue Arabe d’évoquer l’éventualité d’une annulation du sommet de Damas, Amr Moussa n’a pas caché son pessimisme. « Le sommet se tient dans un climat sombre et dans une des pires conjonctures arabes », a-t-il indiqué.
Il a estimé fort regrettable la tenue d’un sommet arabe sans président libanais, avant de souligner que plusieurs chefs d’Etat arabes ont fait de l’élection présidentielle libanaise une condition sine qua non de leur participation au sommet.
Le président égyptien et les rois d’Arabie Saoudite et de Jordanie ont indiqué après une série de consultations ces derniers jours que l’élection d’un président libanais était une condition essentielle pour le succès du sommet. Amr Moussa souhaite que ce sommet soit celui de l’union et non de la division. Pour tenter d’éviter cette dernière éventualité, le secrétaire de la Ligue Arabe a indiqué qu’il se rendra dans les prochains jours en Syrie, sans toutefois préciser la date.
Un navire de guerre américain au large du Liban |
Les Etats-Unis ont décidé de positionner le bâtiment de guerre USS Cole au large du Liban, en raison d'inquiétudes sur la situation dans le pays, a déclaré un haut responsable de l'administration Bush. L'envoi de l'USS Cole, a-t-il souligné « fait partie d'une série de mesures de notre part et de la part d'autres membres de la communauté internationale pour exprimer notre inquiétude au sujet du comportement des Syriens ». « Notre sentiment est que la nervosité s'accroît, avec les menaces du Hezbollah et l'impression générale qu'on ne va pas vers une solution », a précisé le responsable américain. La décision aurait été prise en raison de la crainte d'un nouveau conflit entre l'armée israélienne et les forces du Hezbollah, après celui de l'été 2006. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a promis le 14 février dernier une « guerre ouverte » à Israël après la mort de son chef militaire Imad Moughnieh tué le 12 février à Damas dans un attentat à la voiture piégée. |
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