par RFI
Article publié le 06/03/2008 Dernière mise à jour le 07/03/2008 à 07:43 TU
L'opposant tchadien Ngarlejy Yorongar à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle le 6 mars 2008.
(Photo: AFP)
L'avion de Ngarlejy Yorongar s'est posé jeudi en fin de matinée à Paris. L'opposant tchadien, qui avait disparu pendant près d'un mois, est arrivé en provenance de Bruxelles, après avoir décollé mercredi soir de l'aéroport de Yaoundé. Ngarlejy Yorongar, député fédéraliste, veut se faire soigner, affirmant avoir été victime de mauvais traitements lors de sa captivité, au moment des combats entre les forces gouvernementales tchadiennes et les rebelles, début février à Ndjamena. Il craint qu’un autre opposant, Ibni Oumar Mahamat Saleh, ne soit « mort » en prison. La France, qui soutient le président Idriss Déby Itno, a offert l’asile politique à M. Yorongar mais celui-ci pense que « ce n’est pas encore le moment ».
Il était un peu plus d'onze heures et demi (10h30 Temps universel) lorsque Ngarlejy Yorongar est arrivé à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, en provenance du Cameroun via Bruxelles. Après avoir étreint son fils Rokoulmian, qu'il n'avait pas vu depuis 3 ans, l'opposant tchadien a dit qu'il allait « très mal » et qu'il craignaitt d'avoir été empoisonné lors de sa captivité.
Si son visage ne porte pas de traces de coups apparentes, le député fédéraliste tchadien a rappelé les conditions de son arrestation sommaire par, dit-il, « la garde présidentielle ». Ngarlejy Yorongar affirme avoir été frappé lors de son enlèvement, le dimanche 3 février, puis détenu dans une prison secrète située dans le quartier de Farcha. Après 18 jours de détention, il aurait été relâché par ses geôliers, puis aurait fui au Cameroun où l'ambassade de France lui a délivré un visa.
Avant de s'engouffrer dans une voiture du ministère français des Affaires étrangères qui l'attendait à l'aéroport, Ngarlejy Yorongar a exprimé sa très grande inquiétude pour Ibni Oumar Mahamat Saleh. Selon lui, le porte-parole de la Coordination des partis pour la défense de la Constitution (CPDC), la principale coalition de l'opposition tchadienne, a été retenu au même endroit que lui, et le pire est peut être arrivé. Il a demandé à la France de « tout faire pour que la lumière soit faite », au sujet de la disparition d’Ibni Mahamat Saleh.
Opposant tchadien
« Les militaires qui l’ont amené se sont mis à le cogner, ils l’ont conduit dans sa cellule(…) pour moi il est mort ».
A écouter
Représentant en France de la Fédération Action pour la République, le parti de Ngarlejy Yorongar
«J'exprime mon soulagement de voir Ngarléjy Yorongar en vie, mais je m'inquiéte pour les autres, les inconnus qui ont été jetés en prison... La France doit s'impliquer pour aider les Tchadiens à sortir de là. Je demande à Paris de ne pas confondre la coopération avec un pays et celle avec une personne ».
07/03/2008 par Cyril Bensimon
Ministre tchadien de la Communication
« Je me demande quel intérêt le gouvernement tchadien aurait à empoisonner Ngarléjy Yorongar, et pourquoi le laisser sortir si on avait l'intention de l'éliminer ?... Quant à Ibni Oumar Mahamat Saleh, je n'ai pas d'éléments sur son éventuelle détention. J'espère qu'il sortira de sa cachette... »
07/03/2008 par Catherine Ninin
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