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Tchad

Commission d’enquête sur l’attaque rebelle et le sort des opposants

par  RFI

Article publié le 03/03/2008 Dernière mise à jour le 03/03/2008 à 17:31 TU

Ibni Oumar Mahamat Saleh, porte-parole de la coalition de l'opposition tchadienne, dont on est toujours sans nouvelles.(Photo : AFP)

Ibni Oumar Mahamat Saleh, porte-parole de la coalition de l'opposition tchadienne, dont on est toujours sans nouvelles.
(Photo : AFP)

Selon la radio nationale de Ndjamena, les autorités tchadiennes ont crée, lundi, une commission d’enquête internationale, composée de représentants de la France, de l’Union européenne (UE), de l’Union africaine (UA) et de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), chargée d’investiguer sur les récentes attaques des rebelles contre la capitale du pays, ainsi que le sort des opposants tchadiens arrêtés lors de ces incidents militaires. On est toujours sans nouvelles du porte-parole de la principale coalition de l’opposition tchadienne, Ibni Oumar Mahamat Saleh, après la confirmation, ce week-end, de la présence, au Cameroun, du député fédéraliste Ngarlejy Yorongar. Les avocats des opposants ont annoncé, lundi, qu’ils « récusent » cette commission d’enquête.   

Selon les autorités de Ndjamena, cette commission, dirigée parle présidente de l’Assemblée nationale, Nassour Ouaïdou, « doit mener des investigations à l’étranger et/ou au Tchad, plus particulièrement dans les localités ayant fortement subi le sort des forces d’agression ». Le gouvernement tchadien souligne que l’enquête porte sur « l’agression soudanaise du 28 janvier au 8 février » et que la commission dispose d’un délai de trois mois pour présenter son rapport final. Les rebelles sont partis de leurs bases arrières fin janvier et ont traversé le pays d’est en ouest, pour se rendre à Ndjamena et tenter de renverser le président Déby. Ils ont même réussi à assiéger le palais présidentiel, le 2 et 3 février, avant de battre en retraite.

Comme promis par le chef de l’Etat tchadien, mercredi 27 février, lors de la visite de Nicolas Sarkozy à Ndjamena, cette commission devra également éclaircir le parcours des trois dirigeants de l’opposition tchadienne arrêtés lors de l’attaque rebelle. Il n’y a toujours aucune nouvelle du sort de porte-parole de l’opposition tchadienne, Ibni Oumar Mahamat Saleh, tandis que l’ancien président Lol Mahamat Choua, arrêté le 3 février, a retrouvé sa liberté jeudi dernier.

On sait, également, que le député fédéraliste Ngarlejy Yorongar est en sécurité à Yaoundé, au Cameroun. D'après son entourage, il est en lieu sûr, mais il ne préfère pas dire où, ni s'exprimer pour l'instant. Selon nos informations, le député tchadien voudrait venir en Europe, pour y recevoir des soins. De source diplomatique à Yaoundé, il pourrait se rendre en France, où il avait été hospitalisé après sa dernière arrestation en 2001. Mais selon ses proches, l'opposant Yorongar s'est donné 48 heures pour réfléchir.

Relâché dans un cimetière

Ngarledji Yorongar est arrivé dimanche soir tard à Yaoundé. Il venait de Maroua, dans le nord du Cameroun, près de la frontière avec le Tchad, où il se trouvait depuis quelques jours. L'opposant tchadien avait donné signe de vie pour la première fois samedi, via des coups de téléphone passés avec son fils et son neveu, installés en Europe. Dans un témoignage publié par le magazine Afrique Education, il raconte qu'il a été arrêté le 3 février par l'armée tchadienne, puis détenu dans une prison secrète, avant d'être relâché dans un cimetière le 21 février.

Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner s'est réjoui dimanche de savoir qu'il était bien vivant. Le Quai d'Orsay reste en revanche préoccupé par le sort d'Ibni Oumar Mahamat Saleh. Aucune information n'a jamais filtré sur le sort de cet autre opposant de premier plan depuis sa disparition il y a un mois.