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Birmanie / ONU

La visite d'Ibrahim Gambari est un échec

Article publié le 08/03/2008 Dernière mise à jour le 08/03/2008 à 18:30 TU

L'émissaire spécial des Nations unies est arrivé jeudi à Rangoon pour convaincre les militaires birmans d'accepter Aung San Suu Kyi dans le processus électoral qui se prépare. Mais après avoir été accusé de partialité, Ibrahim Gambari a vu toutes ses propositions rejetées par la junte. Les généraux birmans ont notamment opposé leur veto à un déploiement d'observateurs indépendants pour le référendum sur une nouvelle Constitution, prévu en mai. Il s'agit de la troisième mission de médiation du diplomate nigérian en Birmanie depuis la répression sanglante en septembre d'un mouvement de protestation populaire conduit par des moines bouddhistes.

L'émissaire spécial de l'ONU Ibrahim Gambari (d) a rencontré l'opposante Aung San Suu Kyi ce samedi 8 mars à Rangoon.(Photo : AFP)

L'émissaire spécial de l'ONU Ibrahim Gambari (d) a rencontré l'opposante Aung San Suu Kyi ce samedi 8 mars à Rangoon.
(Photo : AFP)

Avec notre correspondant dans la région, Arnaud Dubus

Maigres résultats pour Ibrahim Gambari. Il a pu discuter pendant une heure et demie avec Aung San Suu Kyi. Dans la matinée, il avait rencontré cinq dirigeants de la Ligue nationale pour la démocratie, le parti du prix Nobel de la paix. Il leur a conseillé de saisir les opportunités offertes par la junte, quelles qu’elles soient. Mais il est déjà clair que sa visite est un échec.

Toutes ses propositions ont été rejetées par le régime, y compris celle d’envoyer des observateurs onusiens indépendants pour le référendum constitutionnel de mai. « La Birmanie est souveraine et capable d’organiser toute seule le référendum », s’est-il entendu répondre.

Il avait aussi transmis au régime militaire une demande du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon : amender la Constitution de manière à permettre la participation d’Aung San Suu Kyi aux élections législatives prévues en 2010. La version actuelle de la charte lui interdit d’être candidate car elle a été mariée à un étranger. « Impossible », a rétorqué Kyaw Hsan, le ministre birman de l’Information, lequel s’est ensuite livré à une attaque virulente contre le diplomate onusien. Il l’a accusé d’être partial et trop proche de la dirigeante de l’opposition.