Article publié le 14/03/2008 Dernière mise à jour le 14/03/2008 à 18:32 TU
La situation s'est brutalement dégradée ce vendredi dans la capitale tibétaine. Des émeutes ont éclaté dans le centre ville, après une intervention de la police. Des coups de feu auraient également été tirés, selon des témoins. Le Dalaï Lama demande à Pékin de renoncer à l'usage de la force. La Maison Blanche a « regretté » vendredi les violences au Tibet et a réclamé de la Chine le respect de la culture tibétaine. Le ministère britannique des Affaires étrangères a fait part de son « inquiétude ». Depuis lundi, des moines bouddhistes manifestent au Tibet et dans les régions avoisinantes, où vivent des minorités tibétaines, à l'occasion du 49e anniversaire du soulèvement de Lhassa qui avait abouti à l'exil du Dalaï Lama.
Les protestations contre la présence chinoise au Tibet ont gagné Katmandou, capitale du Népal voisin.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin
Après trois jours de manifestation, la situation a dégénéré brutalement ce vendredi, en particulier dans le cœur historique de la capitale du Tibet.
Selon des témoignages recueillis auprès de visiteurs étrangers, on a appris que la police chinoise était intervenue en force à Lhassa face à des manifestants. Des émeutes ont éclaté en particulier dans le grand marché de la ville, le Barkhor, qui entoure le principal monastère.
« Les policier sont arrivés en force, ils ont fait évacuer la place », raconte un touriste qui a été contraint de se replier dans son hôtel. Des bâtiments sont en feu. Il n'y a plus que des soldats et des policiers dans les rues ».
La tension s'est étendue à toute la région
Pour la première fois, l'agence officielle Chine nouvelle fait officiellement mention de ces événements au Tibet. Dans une dépêche publiée à Pékin, elle dénonce les incendies volontaires provoqués lors de ces violences. Chine nouvelle reconnaît également ce vendredi soir qu'il y a eu des blessés hospitalisés à la suite de ces violences.
En revanche, aucune confirmation de source chinoise des coups de feu entendus par des citoyens américains, une information rapportée par l'ambassade des Etats-Unis à Pékin.
Depuis hier, la tension s'est étendue à toute la région, avec des manifestations dans des villes voisines. La plupart des monastères sont maintenant inaccessibles et placés sous le contrôle de l'armée chinoise.
A écouter
Un Français ayant participé à la marche des Tibétains à Dahramsala.
«La centaine de Tibetains marcheurs a été condamné à 14 jours de prison !»
14/03/2008 par Cécile Cailliez