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Tibet

Le pouvoir tente de reprendre la situation en mains

Article publié le 15/03/2008 Dernière mise à jour le 15/03/2008 à 04:05 TU

L'agence officielle Chine nouvelle a annoncé la mort de 10 personnes dans les émeutes de Lhassa vendredi. La ville est quadrillée par les tanks et des véhicules militaires ce samedi, selon des témoins. Le Tibet est actuellement interdit aux touristes étrangers. Les émeutes de cette semaine sont d'ores et déjà les plus meurtirères depuis 1989.
Policiers chinois cibles de jets de pierres, vendredi 14 mars. Sur la bannière : « <em>Améliorer la&nbsp;sécurité publique, protéger la stabilité politique&nbsp;</em>».( Photo : Reuters )

Policiers chinois cibles de jets de pierres, vendredi 14 mars. Sur la bannière : « Améliorer la sécurité publique, protéger la stabilité politique ».
( Photo : Reuters )

Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin

Dix personnes seraient mortes au cours de ces émeutes, il s’agirait principalement de marchands, selon les informations fournies par l’agence Chine nouvelle, qui cite un responsable du gouvernement régional parlant de « civils innocents morts carbobisés » après un grand incendie sur le marché de Lhassa, dans la partie ancienne de la ville. Selon des témoignages téléphoniques de commerçants chinois, des moines auraient attaqués des Hans, l’ethnie majoritaire chinoise, et des policiers auraient été blessés, information à prendre au conditionnel.

Le président de la région autonome du Tibet a quant à lui affirmé que les forces de l’ordre n’avait pas tiré de coups de feu contre les manifestants, même si plus tôt l’agence Chine nouvelle a fait état de tirs de sommation pour arrêter les manifestants.

Ces informations de source chinoise sont à prendre avec des réserves. Pour l’instant, la capitale du Tibet est calme ce samedi, quadrillée par des forces de l’ordre et des blindés.

Enfin, Chine Nouvelle ajoute aussi que plus de 580 personnes, dont trois touristes japonais, ont été « secourues » par des policiers chinois armés lors des émeutes de vendredi. Selon des tours opérateurs chinois, le Tibet est désormais fermé au tourisme étranger.  

Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du

L’ambassadeur des Etats-Unis en Chine a saisi l’occasion d’une rencontre avec des responsables chinois pour demander à Pékin de renoncer à employer la force au Tibet, a indiqué un porte parole du département d’Etat. Il faut que les Chinois fassent preuve de retenue, et qu’ils respectent le caractère multiethnique de la société, explique l’administration américaine, qui milite en faveur du dialogue entre le gouvernement chinois et le Dalaï Lama, le leader tibétain en exil.

La question tibétaine est, depuis des années, un point de désaccord majeur entre Pékin et Washington. Même si les Américains reconnaissent le Tibet comme faisant partie de la Chine, ils n’ont de cesse de critiquer la persécution et les atteintes à la liberté religieuse au Tibet.

Les désaccords se sont d’ailleurs exprimés au grand jour en octobre dernier, lorsque le Dalaï Lama a reçu, à Washington, la médaille d’or du Congrès. C’était la première fois qu’un président américain apparaissait en public aux côtés du leader tibétain, et George Bush a eu beau expliquer qu’il recevait un leader spirituel et non pas un chef d’Etat en exil, les Chinois n’ont pas du tout apprécié.

Les Etats-Unis tentent donc un subtil numéro d’équilibriste dans leurs relations avec la Chine : ils viennent de retirer le pays de la liste des pays prédateurs des droits de l’homme, et le président américain a promis de se rendre à Pékin pour les Jeux olympiques.

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