par Marie-Pierre Olphand
Article publié le 15/03/2008 Dernière mise à jour le 23/03/2008 à 19:30 TU
Laayoune est le les chef-lieu de ce que les Marocains appellent les « provinces du sud ». La ville de 200 000 habitants affiche la couleur rose des villes du sud du Maroc. Dans quelques rues de la ville, sur les murs, des drapeaux sahraouis ont été recouverts à la va-vite de peinture et témoignent de la lutte des indépendantistes sahraouis.
Laayoune est le premier port sardinier en Afrique et réalise 40 % des captures du Maroc. 380 000 tonnes ont été débarquées en 2006 au port de Laayoune pour un montant d’un milliard de dirhams, soit près de 100 millions d’euros. Près de 700 navires de pêche côtière y sont rattachés en période de forte activité.
Les Sahraouis de Laayoune et Smara élèvent leurs enfants dans l’esprit de la lutte. Les jeunes adolescents s’affrontent régulièrement avec les forces de police, et les procès de Sahraouis se multiplient.
Dans le salon d'une maison à Smara, une jeune fille sahraouie porte sur le visage le drapeau de la RASD (République arabe sarahouie démocratique), de peur d'être identifiée.
(Photo : M.Pierre Olphand/ RFI)
En plein désert, au nord du Sahara, l’Office chérifien des phosphates exploite la mine de Phosboucraa. Lancée en 1972 par la puissance coloniale espagnole, l’extraction du minerai a dû être interrompue de 1976 à 1982 à cause de la guerre du Sahara. En 2007, 3 millions de tonnes ont été exportées. Cette mine à ciel ouvert est réputée pour la qualité de ses phosphates. Pour atteindre la couche de phosphate située à 25 mètres de profondeur, une « dragline » creuse le sol. Une fois extrait, le minerai est acheminé à Laayoune, situé à plus de 100km de là, sur une « bande », sorte de tapis roulant sur pilotis qui traverse le désert, en 6 heures.
Les camps de réfugiés à l’extrême sud-ouest de l’Algérie portent le nom des grandes villes du Sahara occidental. Ici dans le camp de Smara vivent plus de 30 000 personnes selon les autorités sahraouies. Au fil des années, de petites pièces en brique artisanale ont fait leur apparition autour des guitounes vertes, les tentes du Haut commissariat aux réfugiés. Sur ce territoire désertique, le climat est rude, pour les hommes comme pour le bétail. Il n’y a aucun pâturage à la ronde.
Dans la cour de l’hôpital du camp de Rabouni, une famille s’est installée pour veiller un malade. L’hôpital vit au rythme des missions médicales étrangères qui se succèdent pour soigner et opérer les réfugiés. Sur 200 médecins sahraouis formés à l’étranger, seulement 20 ont regagné les camps.
Dans la cour de l’hôpital du camp de Rabouni, une famille s’est installée pour veiller un malade.
(Photo : M.P. Olphand)
Au Sahara occidental comme dans les camps de Tindouf, les jeunes sont majoritaires. Mais faute de perspective, ils tournent en rond et rêvent de partir à l’étranger. Dans les camps, il n’y a pas de collège ni de lycée, les jeunes qui reçoivent une bourse partent étudier à Alger, à Cuba ou en Libye. Beaucoup de Sahraouis ont fait le choix de l’exil et font vivre leur famille restée au camp grâce à leur salaire.
Dans le camp de Laayoune (du nom du chef lieu du Sahara occidental) la façade de plusieurs boutiques est peinte à la main, clin d’œil aux grandes marques européennes. La plupart des inscriptions sont en espagnol. La langue de l’ancienne puissance coloniale est enseignée dans les écoles primaires, en complément de l’arabe.
Depuis plus de 20 ans, le Programme alimentaire mondial distribue des aliments de base (farine, sucre, huile, céréales) aux réfugiés sahraouis. Dans le cadre de son nouveau programme lancé le 1er janvier pour 18 mois le PAM délivre 125 000 rations. L’agence des Nations unies apporte aussi un complément à 10 000 femmes enceintes ou mères allaitantes. 29 000 enfants des écoles primaires reçoivent aussi une assistance alimentaire. Les vivres sont acheminées par voie terrestre depuis le port algérien d’Oran. La distribution est ensuite confiée au HCR, qui travaille en partenariat avec le Croissant rouge sahraoui.
Le Programme alimentaire mondial distribue des aliments de base (farine, sucre, huile, céréales) aux réfugiés sahraouis.
(Photo : M.P. Olphand)
La Minurso (Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental) possède 9 bases appelées Teamsites, 5 en territoire contrôlé par le Front Polisario, 4 en territoire sous administration marocaine.
Cérémonie de changement de commandement dans la base d’Agouanit en territoire contrôlé par le Polisario, au sud-est du Sahara occidental. Les 230 observateurs militaires de la Minurso se relaient ainsi en plein désert depuis 1991. Le mandat de la Minurso est d’organiser un référendum d’autodétermination. Mais aujourd’hui, le travail des observateurs onusiens consiste à faire respecter le cessez-le-feu entre les deux parties.
(Photo : M.P. Olphand)
Sur notre Antenne
10/03/2008
Chef de la Minurso, basé à Laayoune
« Les Marocains ont cru que la mission allait durer un maximum de 6 mois. Le Roi du Maroc, en ce temps là, a offert le logement et le reste pour une période de 3 ou 6 mois. »
15/03/2008 par Marie-Pierre Olphand
« Il s'agit toujours d'essayer de s'entendre sur l'avenir du Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole "annexée" par le Maroc il y a 33 ans (1975). Outre les deux protagonistes, il y aura aussi autour de la table, l'ONU, la Mauritanie et l'Algérie, en tant qu'observateurs ».
16/03/2008 par Sarah Tisseyre
Reportage : série Sahara occidental
A l'est ou à l'ouest du mur de sable marocain qui sépare le Sahara, ce sont toujours les mêmes phrases qui reviennent, le conflit est synonyme de souffrance.
10/03/2008 par Marie-Pierre Olphand
Les 230 observateurs militaires de La Minurso se relaient ainsi en plein désert depuis 1991. Ils ne sont qu’une vingtaine au maximum sur chaque site.
11/03/2008 par Marie-Pierre Olphand
Nous sommes à Laayoune, un samedi soir. On dirait que toute la jeunesse s’est donné rendez-vous sur les trottoirs de la ville.
12/03/2008 par Marie-Pierre Olphand
Sensibiliser l’opinion sur internet, c’est la mission de l’Agence de presse sahraouie : ici on travaille en quatre langues et c’est l’engagement qui prime.
13/03/2008 par Marie-Pierre Olphand
Du coté ouest du Sahara occidental, on a plus de 130 zones suspectes et de l’autre coté, on a à peu près 154 zones qui ont été identifiées, contaminées par les mines ou les bombes.
14/03/2008 par Marie-Pierre Olphand
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