France / Afrique

Le départ de Bockel, le poids de l'Afrique

par  RFI

Article publié le 19/03/2008 Dernière mise à jour le 19/03/2008 à 10:14 TU

Jean-Marie Bockel passe du secrétariat d'Etat chargé de la Coopération à celui de la Défense et des Anciens combattants.
(Photo : AFP)

Au lendemain des élections municipales et comme il l'avait annoncé, Nicolas Sarkozy a procédé à quelques changements, au sein du gouvernement de François Fillon. Six nouveaux postes de secrétaires d'Etat sont créés alors que quelques mouvements sont décidés. Comme celui de Jean-Marie Bockel qui passe de la Coopération aux Anciens combattants. L'ancien socialiste, ministre d'ouverture du premier gouvernement Fillon quitte donc la rue Monsieur...

Connu, au Parti socialiste pour son franc-parler, Jean-Marie Bockel aura passé ses 10 mois au ministère de la Coopération à revendiquer sa liberté de parole. Avec, en point d'orgue, ses voeux à la presse. Le 15 janvier dernier, le secrétaire d'Etat avait alimenté le débat en affirmant qu'il était temps de « signer l'acte de décès de la Françafrique ».

Dans une interview publiée par le journal Le Monde, l'ancien secrétaire d'Etat à la Coopération avait même exhorté le président français à ne plus céder aux caprices de certains pays africains ayant une rente pétrolière. « Une rente qu'ils ne consacrent pas au développement et qu'ils demandent à la France de financer », affirmait Jean-Marie Bockel.

La déclaration ne désignait personne mais plusieurs pays avaient réagi à cette prise de position. Notamment le Gabon, qui dénonçait des « clichés méprisants sur l'Afrique » et protestait contre ces propos « ne pouvant être mus que par l'ignorance des réalités de la coopération franco-africaine ».

Omar Bongo Odimba avait même brandi la menace de se tourner vers d'autres partenaires « plus respectueux » des pays africains et de leurs populations. Cette menace a-t-elle pesé dans la décision de Nicolas Sarkozy ?

Le ministère de la Coopération demeure en tout cas un poste sensible où il semble décidément bien difficile de mettre en oeuvre la « rupture » annoncée par le candidat Sarkozy pendant la campagne présidentielle.