par RFI
Article publié le 19/03/2008 Dernière mise à jour le 19/03/2008 à 17:21 TU
Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur et parrain de l’accord conclu le 4 mars 2007 à Ouagadougou, avec le président Laurent Gbagbo (G) et Guillaume Soro (D).
(Photo : AFP)
Une nouvelle date pour les élections ivoiriennes, prévues initialement au plus tard pour la fin juin prochain, pourrait être proposée par le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Robert Mambé Beugré. Il a été reçu mardi à Ouagadougou par le président burkinabè, Blaise Compaoré, médiateur et parrain de l’accord conclu le 4 mars 2007 entre le président ivoirien Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, leader de l’ex-rébellion des Forces Nouvelles (FN), qui est devenu Premier ministre. Le président de la CEI a souligné que si des « préalables » ne sont pas remplis en temps opportun, une nouvelle date sera proposée au gouvernement de la Côte d’Ivoire pour la tenue de ces scrutins. Des problèmes se posent concernant le travail de l’opérateur technique français Sagem, sur la reconstitution des registres électoraux, l’identification des populations et l’inscription sur les listes électorales.
Président de la CEI
« La partie qui concerne la reconstitution des registres se met en mouvement, et bientôt, en ce qui concerne l’inscription sur la liste électorale, avec le travail confié à la Sagem et à l’INS, cette partie aussi va se mettre en mouvement. »
La date du mois de juin sera apparemment bien difficile à tenir. Le président de la CEI évoquait notamment les négociations avec Sagem, la société française qui doit effectuer la collecte des informations et la fabrication des cartes d'identité et d'électeurs. Mais les négociations financières ne sont pas achevées et Sagem estime qu'il faudra un délai de huit mois pour que les Ivoiriens aient des papiers en bonne et due forme.
A Abidjan, le gouvernement et la société Sagem négocient âprement les termes de l'accord financier pour la préparation des prochaines élections. Au centre de ces négociations le montant à payer à l'entreprise française pour que celle-ci effectue la collecte des informations et la fabrication des cartes d'identité et d'électeurs. Au total, il y aura une quinzaine de moutures du cahier des charges dans le processus d'identification en Côte d'Ivoire.
Au vu du dernier document, l'entreprise française qui a remporté le marché de fabrication des cartes d'identité et des cartes d'électeurs des Ivoiriens devrait en plus - selon le souhait des autorités - dépêcher sur place des effectifs pour collecter les informations concernant la population et les électeurs. A cela s'ajoutent d'autres contraintes procédurières, ne figurant pas dans le premier accord technique.
Cela engendre le recrutement de personnel et des frais supplémentaires, une facture que Sagem estime au total à 80 milliards de francs CFA (52 millions d’euros), alors que l'Etat ivoirien ne semble prêt à débourser que 40 à 50 milliards de francs CFA.
Ministre de l'Economie et des finances
« Dans un marché il y a deux aspects. Il y a l’offre technique et l’offre financière. »
Un marché sur lequel les deux partenaires ne semblent pas encore s'accorder. Plus la négociation dure et plus le processus électoral prend du retard. Rien que pour acheminer le matériel d'identification sur place, les représentants de Sagem estiment qu'il faudra trois mois, et cinq autres mois pour que chaque Ivoirien ait des papiers en bonne et due forme. Un délai de huit mois qui risque de repousser d'autant l'échéance des élections ivoiriennes prévues initialement pour le premier semestre 2008.