par RFI
Article publié le 22/03/2008 Dernière mise à jour le 23/03/2008 à 10:23 TU
Le candidat du Kuomintang et chef de file de l'opposition taiwanaise, Ma Ying-jeou, favorable à l’établissement de liens, notamment économiques, avec la Chine communiste, a remporté samedi l'élection présidentielle, selon des résultats partiels annoncés par les télévisions. Après 84% des bulletins dépouillés, l’ancien maire de Taipei disposait d'une avance de 17 points sur son rival du Parti démocratique progressiste (DPP, au pouvoir) Frank Hsieh.
Les 17 millions d'électeurs taiwanais ont choisi le candidat qui leur proposait une attitude plus conciliante avec la Chine communiste. La question des relations entre les deux pays a en effet, naturellement, été au cœur de la campagne électorale.
Ma Ying-jeou, dont le parti a déjà remporté les législatives en janvier dernier, veut construire un marché commun avec la Chine. Les relations commerciales entre Pékin et Taipeh sont déjà très développées puisque les Taiwanais ont investi 100 milliards de dollars en vingt ans sur le continent.
Seuls des charters circulent entre les deux pays
Mais l'économie taiwanaise n'est pas au mieux. Les salaires stagnent et les prix sont à la hausse. Ma Ying-jeou veut donc y remédier en rapprochant plus encore les deux économies.
Pour ce faire, il rompra avec la rhétorique anti-chinoise à laquelle le président sortant Chen Shui-bian avait habitué les milieux internationaux et une population taiwanaise qui avait fini par s'en lasser.
Correspondante de RFI à Taipeh
« Les gens étaient fatigués de la rigidité du président sortant (…), les Taïwanais sont des travailleurs, ils ont envie de réussir, de gagner de l’argent et là l’économie, depuis plusieurs années, allait de moins en moins bien ».
L'un des premiers dossiers du président élu – il prendra ses fonctions au mois de mai – sera celui des relations aériennes entre Taiwan et la Chine communiste. Actuellement, seuls circulent entre les deux pays des charters, surtout en période de vacances.
« Les Taiwanais ont choisi leur nouveau président Ma Ying-jeou pour ses compétences, son côté Monsieur propre, question corruption et sa probité morale. »
Spécialiste de la géopolitique chinoise au CNRS
« …Certes, Ma Ying-jeou enverra un certain nombre de signaux à la Chine mais il a déjà annoncé au cours de sa présidence qu’i n’y aurait pas de réunification ».