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Comores

Débarquement imminent sur l’île d’Anjouan

par  RFI

Article publié le 24/03/2008 Dernière mise à jour le 31/03/2008 à 16:02 TU

Les troupes tanzaniennes de l'Union africaine pendant un exercice à Fomboni, aux Comores, le 22 mars 2008. (Photo : AFP)

Les troupes tanzaniennes de l'Union africaine pendant un exercice à Fomboni, aux Comores, le 22 mars 2008.
(Photo : AFP)

Plusieurs sources le confirment, le débarquement sur l'île d'Anjouan est imminent aux Comores. Très tôt la nuit dernière, deux bateaux avec des troupes comoriennes ont quitté l'île de Mohéli, en direction d'Anjouan. Objectif : déloger du pouvoir le colonel Bacar, réélu suite à un scrutin non reconnu par l'Etat fédéral des Comores et par l'Union africaine.

Les autorités comoriennes ont confirmé lundi que deux bateaux transportant des troupes de l'armée nationale étaient bien partis vers Anjouan. Il y aurait environ 200 voire 300 soldats qui seraient équipés aussi de plusieurs zodiacs. En soutien, on trouverait également des soldats tanzaniens et soudanais, environ 150 à 200 hommes.

Ces derniers jours, plus d'un millier de militaires ont été réunis à Mohéli, l'île la plus proche d'Anjouan. Donc on ne serait pas encore devant un envoi massif de troupes, probablement à cause du manque de bateaux pour les transporter.

D'après certaines sources, les troupes comoriennes seraient même déjà arrivées à Anjouan, plus précisément dans les localités de Domoni, sur la côte est, mais aussi à Sima, sur la côte ouest. Ce qui serait logique puisque c'est dans ces zones que l'armée comorienne avait effectué des incursions ces derniers jours.

Les soldats auraient comme premier objectif, la prise de l'aéroport, puis le port et ensuite les locaux de la radio télévision anjouanaise. Le président de l'Union fédérale des Comores, Ahmed Abdallah Sambi, devait faire une déclaration publique ce lundi soir à 20 heures, heure locale.

Les forces en présence

Parmi les 1 600 hommes rassemblés sur l'île de Moheli, transformée en base-arrière de l'opération « Démocratie aux Comores », 600 soldats soudanais, dont une compagnie de parachutistes – mais qui n'arrivent pas à Anjouan par les airs – et 750 Tanzaniens qui n'ont pas tous le pied marin, si l'on en juge par leurs entraînements ces derniers jours. Tous sont plutôt bien armés : fusils-mitrailleurs, mortiers ou lance-roquettes, mais communiquent difficilement à cause de problèmes de langue et de matériel. Enfin, on compte aussi, et surtout, les 400 soldats de l'AND, l'armée nationale comorienne, qui devaient être les premiers à débarquer. Avec, pour cette opération amphibie menée avec les moyens du bord, une dizaine de canots et quelques navires civils, genre « ferrys », « militarisés » pour l'occasion. On ne sait si les deux hélicoptères de combat achetés récemment par le gouvernement sont vraiment opérationnels.

Côté anjouanais, le gouvernement peut aligner un escadron dit d'élite, fort d'une centaine d'hommes surnommés par certains les « Pentagone », les hommes des dix brigades territoriales de la Force de gendarmerie, la FGA, quelques centaines de miliciens sommairement équipés, et surtout, plusieurs dizaines de gardes présidentiels, bien équipés, très redoutés - encadrés par d'anciens de la « GP » du mercenaire Bob Denard. Les forces fidèles au président Bacar bénéficient de leur meilleure connaissance du terrain, mais pas forcément de l'appui de la population.