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Comores

Confusion et poker menteur à Anjouan

Article publié le 18/03/2008 Dernière mise à jour le 18/03/2008 à 16:36 TU

Conférence de presse du chef de l'armée comorienne,  Mohamed Amiri Salimou, le 17 mars 2008  à  Fombini. ( Photo: AFP )

Conférence de presse du chef de l'armée comorienne, Mohamed Amiri Salimou, le 17 mars 2008 à Fombini.
( Photo: AFP )

Des opérations d'infiltration et de reconnaissance ont eu lieu ces derniers jours dans le cadre de l'opération Démocratie aux Comores, destinée à rétablir l'ordre après la réélection du colonel Bacar en juillet 2007, reconnue ni par l'Union des Comores ni par l'Union africaine. Selon l'armée nationale, des dizaines de rebelles anjouanais auraient été tués, une information non confirmée sur place.

Avec notre envoyé spécial

Il y a eu trois incursions en moins de 8 jours sur l’île d’Anjouan. Les opérations de repérage sont à chaque fois couplées à d’autres missions, comme l’arrestation sur l’île de personnes présentées comme des miliciens œuvrant pour Mohamed Bacar, ou la libération, ou plutôt la tentative de libération, de prisonniers détenus sur l’île.

L’armée nationale comorienne veut-elle monter qu’elle est aux avant- postes d’une intervention militaire dans laquelle, soldats tanzaniens, soudanais voire sénégalais seront en majorité ? « J’ai le commandement de l’opération », a déclaré, il y a quelques jours, le colonel comorien Amiri Salimou.

L'archipel des Comores.(Carte : L. Mouaoued/RFI)

En tout cas, ces incursions à répétition parviennent à déstabiliser. « Tous les jours, on nous dit que c’est le débarquement, mais il ne vient pas, on ne dort plus, et il y a ces incursions en plus », s’est plaint hier le commandant de la gendarmerie de Pomoni.

Le débarquement se fait attendre, mais le poker menteur a bel et bien commencé : chaque camp affirme avoir fait des morts dans le camp de l’autre, mais aucun ne dit avoir essuyé de pertes.

Récit d'une incursion

« L’obus est tombé dans ce trou là, et j’ai été propulsé plusieurs mètres en arrière avant de perdre connaissance », raconte cet agriculteur dont le champ se trouve en face de la plage de Moya. C’est sur cette plage de la côte ouest d’Anjouan, située juste avant l’unique tunnel de l’île, que les soldats de l’Union des Comores ont effectué leur incursion, hier après-midi, vers 17 heures. Ils ont tiré 3 obus, selon des témoins. La brigade de gendarmerie de Pomoni, à 2 kilomètres, avait envoyé une unité, voyant un chalutier mouiller à moins de 20 mètres du rivage.

Le commandant de la brigade a expliqué que ses hommes n’avaient pas riposté ; l’objectif de l’opération était de récupérer des soldats laissés sur place lors de la précédente incursion, menée dans la nuit de vendredi à samedi, cette fois-ci, dans le nord-est de l’île. Cette dernière avait fait 2 blessés dans les rangs des forces de l’Union des Comores. Objectif rempli : « nous avons récupéré nos soldats », a expliqué de matin le colonel Amiri Salimo. C’est la troisième incursion en moins de 8 jours des forces de l’opération Démocratie aux Comores sur l’île d’Anjouan.