Article publié le 06/04/2008 Dernière mise à jour le 06/04/2008 à 20:21 TU
Des experts de la police inspectent les lieux, suite à l’attentat à la bombe à Gampaha, le 6 avril 2008.
(Photo : Reuters)
Près de la capitale, Colombo, un ministre et onze autres personnes ont été tués ce dimanche dans une attaque-suicide. L'explosion a fait également 90 blessés. Le ministre des Transports assistait à une cérémonie du Nouvel An. Les autorités accusent les rebelles tamouls d'être derrière cette attaque. C'est le deuxième membre du gouvernement à être tué cette année. Jeyaraj Fernandopulle avait partcipé aux négociations de paix avec les séparatistes avant qu'elles ne soient rompues et il était pressenti pour devenir le futur Premier ministre.
Avec notre correspondant à Bombay, Mouhssine Ennaimi
C’est pendant la cérémonie d’ouverture des festivités du Nouvel An sri- lankais que le ministre des Transports routiers a été tué, à une trentaine de kilomètres de Colombo, la capitale.
Selon la police, le drapeau national venait à peine d’être hissé, le marathon sur le point de commencer, quand la bombe a explosé au milieu d’une foule venue assister à l’événement, ce dimanche matin. Pour Colombo, pas de doute, l’attentat-suicide est l’œuvre des indépendantistes tamouls, un attentat qui se voulait particulièrement sanglant car le kamikaze était parmi la foule.
Ce n’est pas la première fois que ce ministre, qui est aussi le chef du gouvernement, est visé. En janvier dernier, la bombe qui lui était destinée avait tué le ministre des Travaux publics. Récemment, c’est un parlementaire, mais tamoul cette fois-ci qui a été tué, selon la guérilla indépendantiste, par une opération de l’armée sri-lankaise.
Au cours de la cérémonie funéraire, le leader Prabhakaran est apparu en personne faisant ainsi taire les rumeurs comme quoi ses jours étaient comptés et que la guérilla était sur le point d’être décapitée.
Jeyaraj Fernandopulle était une cible priviligiée |
Plus qu'un ministre, Jeyarj Fernandopulle était une personnalité importante dans le paysage politique sri-lankais. En charge du groupe parlementaire du président à l'Assemblée, il était l’un des négociateurs avec la guérilla tamoule, l’une des rares personnes pouvant approcher le président et, selon certains diplomates, celui qui disait tout haut ce que le président ne pouvait se permettre de déclarer publiquement. Le ministre qui parlait tamoul était très critique avec la guérilla indépendantiste. Une cible privilégiée? Oui, très clairement. Les services de renseignements militaires disaient qu'il pouvait être tué soit par un kamikaze soit par un snipper ou encore par empoisonnement. Comment un kamikaze a pu approcher un ministre de si près, comment se fait-il que les fouilles corporelles, pourtant très fréquentes au Sri Lanka, n'aient pas eu lieu. Négligence ou défaillance? Personne ne sait. Toujours est-il que l'attentat montre, comme s'il fallait encore le prouver, la détermination et l'organisation de la guérilla indépendantiste tamoule qui aurait peut-être profité là d'une brèche dans le système de sécurité du ministre. |
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