par RFI
Article publié le 07/04/2008 Dernière mise à jour le 07/04/2008 à 17:00 TU
Les « super-gendarmes » du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale, GIGN, tout comme les commandos marine prépositionnés à Djibouti qui appartiennent aux forces spéciales, maîtrisent parfaitement les techniques de contre-terrorisme maritime. Largués sur les lieux par hélicoptères, ou surgissant en bateaux pneumatiques, ils simulent chaque année - au large des côtes françaises - des arraisonnements ou actions de reprise de bâtiments détournés, qu'il s'agisse de navires de croisière, comme c'est le cas du Ponant, de ferrys, comme pour la reprise du Pascal Paoli, détourné par de syndicalistes corses en 2005, ou, encore, de cargos et pétroliers de tous types.
La préparation, le déroulement, ainsi que les enseignements de ces exercices sont couverts par le « secret-défense » : procédures d'intervention, protocoles de négociation, techniques d'abordage, secours aux otages, risques de piégeage des bâtiments par mines ou explosifs. En 1976, le GIGN avait contribué à la libération, à Djibouti, d'une trentaine d'enfants français, détenus par des militants nationalistes somaliens. Il a participé, en 1979, à la prise de la grande mosquée de La Mecque, ou à l'assaut, à Marseille en 1994, de l'appareil d'Air France détourné par le GIA algérien, ou en 1995 de l'arrestation du mercenaire Bob Denard.
Le voilier apparemment n'a pas bougé
Un porte-parole de l’armateur CMA CGM, propriétaire du voilier, a déclaré lundi après-midi que les membres de l’équipage du Ponant sont « bien traités » et que « la situation est calme » à bord. Le trois-mâts, attaqué vendredi à l'entrée du golfe d'Aden, mouillait toujours à quelques encablures du village de Garaad, sur les côtes du Puntland, au nord-est de la Somalie. Ses mouvements sont suivis par un navire de la marine française, le Commandant Bouan. Et l'armée indique que la trentaine de membres d'équipages est toujours à bord. Parmi eux, 22 Français et une dizaine d'Ukrainiens.
Dimanche soir, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a indiqué que le contact avait pu être établi avec les pirates. L'heure d'ailleurs semble toujours aux négociations, même si d'ores et déjà une équipe d'élite de la gendarmerie française a été prépositionnée à Djibouti. C'est cette équipe qui sera chargée d'intervenir si les négociations devaient échouer.
Le gouverneur de la région somalienne de Bari - qui est la région d'où partent la plupart du temps les pirates somaliens - s'est déclaré en faveur d'une intervention. Il en appelle même à une action des navires français et américains pour mettre fin à la piraterie dans cette région.
Le centre antipiraterie du Bureau maritime international, IMB, demande de manière plus générale à la communauté internationale de renforcer la sécurité au large de la Somalie. Un officiel de cet organisme a rappelé que beaucoup de navires pétroliers ou transportant des produits chimiques passent par cette région et qu'il existe un risque important sur l'environnement lors de chaque attaque de tanker.
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