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Tchad/France

Un appel à Nicolas Sarkozy

par  RFI

Article publié le 10/04/2008 Dernière mise à jour le 10/04/2008 à 18:25 TU

Lol Mahamat Choua a appelé Nicolas Sarkozy à user de son influence face à la disparition du porte-parole de l'opposition tchadienne, Ibni Oumar Mahamat Saleh.(Photo : AFP)

Lol Mahamat Choua a appelé Nicolas Sarkozy à user de son influence face à la disparition du porte-parole de l'opposition tchadienne, Ibni Oumar Mahamat Saleh.
(Photo : AFP)

Dans son courrier adressé au président Sarkozy, l’ex-président tchadien Lol Mahamat Choua, affirme, notamment : « Il est important que vous continuiez à user encore de votre influence auprès du pouvoir tchadien pour que toute la lumière soit faite sur le sort de Ibni Oumar Mahamat Saleh et pour que de telles dérives, à l’encontre des droits humains et politiques les plus élémentaires, ne se reproduisent plus jamais dans notre pays ». Ibni Oumar Mahamat Saleh, porte-parole de la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (CPDC), est porté disparu depuis les affrontements qui se sont produits entre les forces gouvernementales tchadiennes et les rebelles, les 2 et 3 février à Ndjamena.

Dans la lettre rendue publique mercredi par l’Elysée, Lol Mahamat Choua, exprime « toute (sa) gratitude » au chef d’Etat français pour avoir contribué de « façon décisive » à sa libération. Le leader du Rassemblement pour la démocratie et le progrès, RDP, affirme également dans son courrier : « Je n’oublierai jamais que c’est grâce à votre prompte et énergique intervention personnelle auprès du président Déby, lors de votre passage au Tchad en route pour l’Afrique du Sud, que j’ai retrouvé ma liberté ».

Au cours d’une courte visite au Tchad, le 27 février, Nicolas Sarkozy avait annoncé la création d’une commission internationale chargée d’enquêter sur le sort des opposants tchadiens disparus, dont lui-même, Lol Mahamat Choua, et le député fédéraliste Ngarlejy Yorongar, qui ont été libérés.

En revanche, Ibni Oumar Mahamat Saleh, enlevé à son domicile à la fin de l’attaque rebelle, est toujours porté disparu. L’opposition accuse la garde présidentielle, ce qui a été démenti par les autorités tchadiennes. Les observateurs, à Ndjamena, soulignent que cette commission d’enquête sur les disparus ne s’est jamais réunie. Le président Idriss Déby Itno a reçu mardi une délégation de la CPDC, la principale coalition de l'opposition. Selon une source bien informée, les opposants ont à nouveau demandé (sans succès) des nouvelles d'Ibni Oumar Mahamat Saleh.

Dans sa lettre au président français, Lol Mahamat Choua appelle également les Tchadiens « à un dialogue sincère en vue d’une paix juste et globale fondée sur l’instauration d’un Etat de droit et d’une démocratie véritable, ce qui requiert la contribution active de la communauté internationale, en particulier de la France ».  

Des contacts avec le Soudan et les rebelles

Libreville accueille depuis mercredi une réunion du comité de suivi de l'accord signé par le Tchad et le Soudan à Dakar, à l’occasion du sommet de l’Organisation de la conférence islamique du 13 mars dernier. Le comité - coprésidé par la Libye et le Congo, avec la participation, entre autres, du Gabon du Sénégal et de l'Erythrée - va notamment devoir examiner les accusations lancées par le Tchad après l'attaque d'Adé, dans l’extrême du pays,  le 1er avril dernier, une attaque que Ndjamena présente comme une nouvelle agression soudanaise.

Pour appuyer ses accusations, le gouvernement tchadien fait circuler le compte-rendu d'écoutes téléphoniques. Le pouvoir affirme avoir pu intercepter deux conversations compromettantes pour le chef rebelle Mahamat Nouri. Du côté de la rébellion, on qualifie ce document de « farce », démentant être à la solde du Soudan. Les médiateurs du conflit entre le Tchad et le Soudan ont appelé jeudi ces deux pays à faire preuve de « volonté » et à respecter les engagements pris dans plusieurs accords signés depuis 2006.        

Une délégation des rebelles du RFC, le Rassemblement des forces pour le changement, le mouvement de Timane Erdimi, est depuis mardi à Tripoli. Une délégation du gouvernement tchadien l'attendait dans la capitale libyenne où doivent s'ouvrir prochainement des négociations. « L'objectif, c'est de faire la paix », a annoncé le chef de la délégation rebelle. Le RFC avait eu un premier contact avec le gouvernement tchadien dans les environs de Guéréda le 13 mars dernier. Il avait alors présenté 4 préalables à l'ouverture de discussions.