Article publié le 15/04/2008 Dernière mise à jour le 15/04/2008 à 13:48 TU
Avec notre envoyé spécial à Rome, François Cardona
C’est au «cavaliere» qu’une majorité d’Italiens a choisi de faire confiance. Lassés par l’ingouvernabilité de leur pays, les électeurs ont visiblement approuvé la stratégie du Peuple de la liberté emmenée par Silvio Berlusconi au détriment de celle du Parti démocrate de Walter Veltroni.
« Les quotidiens italiens sont unanimes, Sylvio Berlusconi ne pouvait espérer meilleur résultat. Berlusconi a une nouvelle fois réussi à parler à l'Italie. »
Etonnamment modeste pendant la campagne électorale, Silvio Berlusconi avait reconnu que la situation de l’économie italienne était déplorable, et il s’était limité à promettre une réduction des impôts, des aides aux familles, aux retraités et davantage de sécurité.
Des promesses qui seront tout de même difficiles à financer car les caisses de l’Etat italien sont vides et son endettement déjà astronomique.
Grand perdant de cette élection, la coalition du centre gauche. Walter Veltroni devient néanmoins la deuxième force politique du Parlement italien, alors même qu’elle avait refusé de s’allier aux petits partis d’extrême gauche.
Député démocrate
« Le Parti démocrate c'est le parti de la rupture en Italie . Nous voulons rompre avec le passé c'est à dire rompre avec une opposition destructrice. [...] Nous voulons voir quel sera le programme de Berlusconi dans le domaine économique et social. »
Mais si la coalition de Silvio Berlusconi s’avère aussi solide qu’elle l’a été pendant la campagne électorale, le centre-gauche peut légitimement craindre ne pas accéder au pouvoir avant la fin du mandat de Silvio Berlusconi, c’est-à-dire pas avant 2013.
Le programme |
Le futur président du Conseil va s’occuper, en urgence, de l’avenir d’Alitalia au bord de la faillite. Opposé à la reprise de la compagnie italienne par Air France, Silvio Berlusconi a réitéré les propos évasifs qu’il avait tenus, pendant la campagne électorale. Selon lui, des dizaines d’hommes d’affaires seraient prêts à investir dans Alitalia. La crise des déchets à Naples sera également une des priorités de son gouvernement. La région napolitaine croule sous les ordures depuis quatorze ans. Mais aucune mesure vraiment efficace n’avait été prise lorsque Silvio Berlusconi avait été président du conseil de 2001 à 2006. Le Cavaliere veut également relancer les grands chantiers nationaux et moderniser l’ensemble du secteur public : la santé, la justice et l’enseignement, tout en réduisant les impôts, en augmentant les aides financières pour les familles et les retraités, comme il l’a promis pendant la campagne électorale. Un vaste programme donc, qui sera bientôt confronté à la réalité économique du pays. Car l’Etat italien est surendetté, ses caisses sont vides et la croissance presque nulle. |
A écouter
« La force de Silvio Berlusconi est d'incarner à 71 ans, la défense des traditions et l'espoir d'un renouveau. [...] Les Italiens ont écouté les messages du chef conservateur, ancien animateur de croisière pour touristes, devenu milliardaire propriétaire de chaînes de télévision. Et c'est en partie sur cette image que Silvio Belrsuconi a basé sa camapgne en parlant à la première personne. »
15/04/2008 par Marina Mielczarek