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Liban

Climat de plus en plus tendu

Article publié le 21/04/2008 Dernière mise à jour le 21/04/2008 à 03:01 TU

Deux militants phalangistes, proches de la majorité antisyrienne, ont été tués et trois autres blessés dans des tirs d'un partisan de l'opposition, dimanche à Zahlé dans l'est du pays, suite à une simple dispute sur une priorité de passage. Un événement qui traduit la tension qui règne au Liban en pleine crise politique.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Des curieux sont venus observer la scène du crime où deux militants phalangistes ont été tués.(Photo : Reuters)

Des curieux sont venus observer la scène du crime où deux militants phalangistes ont été tués.
(Photo : Reuters)

Une forte tension règne à Zahlé, la plus grande ville chrétienne de la Bekaa. L’armée y a dépêché en renfort des centaines d’hommes et de blindés qui sillonnent les rues et surveillent les quartiers sensibles.

Ce qui a commencé par une dispute sur une priorité de passage c’est terminé dans un bain de sang. Des partisans du député Elie Skaff, principal notable de la ville et un des chefs de l’opposition, ont ouvert le feu sur des militants des Phalanges libanaises. Ce parti, dirigé par l’ancien chef de l’Etat Amine Gemayel, est membre de la coalition du 14 mars au pouvoir.

L’incident de Zahlé illustre l’extrême polarisation de la communauté chrétienne partagée entre les protagonistes de la crise qui secoue le Liban. Six des sept députés de la ville font partis du bloc parlementaire du chef chrétien de l’opposition Michel Aoun.

Le pays attend toujours l'élection d'un président

Accusé de bloquer l’élection d’un président de la République, le général Aoun est la cible d’une campagne politique et médiatique destinée à l’affaiblir sur la scène chrétienne.

Un des membres de son bloc, Michel El-Murr, a récemment fait défection. Accusé de s’être allié aux amis de la Syrie, Michel Aoun, lui, reproche à ses détracteurs d’œuvrer à la marginalisation des chrétiens et à l’implantation des réfugiés palestiniens au Liban.

Quelques heures avant l’incident, des élus locaux avaient organisé un meeting pour exiger l’élection immédiate d’un président. Dans cette ambiance tendue, il suffisait d’une étincelle pour mettre le feu aux poudres.