Afghanistan

Le président Karzaï échappe à un attentat

Article publié le 27/04/2008 Dernière mise à jour le 27/04/2008 à 23:10 TU

Le président afghan Hamid Karzaï est sorti indemne dimanche d'une attaque à la roquette des talibans contre un important défilé militaire à Kaboul, qui a fait trois morts, dont un enfant, et une dizaine de blessés, ont annoncé des sources officielles. Les miliciens islamistes ont revendiqué l'attentat tout en affirmant n'avoir visé aucune cible en particulier.

Des militaires afghans en tenue de cérémonie, peu après l'attaque manquée contre le président Hamid Karzaï, le 27 avril 2008.
(Photo : Reuters)

Avec notre correspondante à Kaboul, Constance de Bonnaventure

L'hymne national commençait à résonner dans le Grand stade de Kaboul et le président Karzaï allait passer ses troupes en revue quand des coups de feu ont retenti et des roquettes sont tombées.

S'ensuit un mouvement de panique dans la foule des spectateurs, certains se jettent au sol. Plusieurs centaines de personnes tentent de quitter les lieux au plus vite, dans une totale confusion.

Le président afghan, protégé par ses gardes du corps, est aussitôt évacué vers un gros 4X4 noir. Sont rapidement évacués aussi des ministres afghans, des chefs de factions politiques ainsi que des diplomates étrangers qui étaient venus assister à la cérémonie. La retransmission télévisée est interrompue, alors que  les tirs continuent.

Le chef de l'Etat Hamid Karzaï est apparu un peu plus tard à la télévision. « Aujourd'hui, les ennemis de l'Afghanistan, les ennemis de la sécurité et du progrès de l'Afghanistan ont essayé de provoquer du désordre et de la terreur », a-t-il déclaré.

Le président afghan avait déjà été visé

Un porte-parole taliban a rapidement revendiqué l'attaque menée par un commando de 6 hommes, dont trois ont été tués dans la fusillade qui a duré une quinzaine de minutes. Toujours selon les talibans, le but de cette opération spectaculaire n'était pas d'assassiner le président Karzaï, mais de démontrer que la guerilla islamiste pouvait toujours frapper où et quand elle veut.

Ce dimanche matin, toutes les rues de Kaboul étaient bloquées et les policiers patrouillaient. Plus d'un millier d'anciens combattants contre les Soviétiques étaient réunis ce dimanche pour célébrer l'anniversaire de la défaite soviétique en Afghanistan. La dernière attaque dans Kaboul remonte à il y a deux mois.

Le président afghan avait déjà été visé par des attentats, notamment celui de juin 2007 quand une douzaine de roquettes avaient atteint son domicile alors qu'il s'exprimait devant les habitants du district d'Andar.