Article publié le 03/04/2008 Dernière mise à jour le 03/04/2008 à 15:23 TU
Le président Nicolas Sarkozy au sommet de Bucarest, le 3 avril 2008.
(Photo : Reuters - Montage A. Cirencien)
Nicolas Sarkozy a confirmé l'envoi de 800 hommes supplémentaires, en Afghanistan, dans l'est du pays, ce qui permettra aux Etats-Unis de venir renforcer les troupes canadiennes, engagées autour de Kandahar. Le président français a aussi annoncé que d'ici à la fin de l'année, la France fera à nouveau partie des structures militaires intégrées de l'Otan. Cela, en échange d'un renforcement de la défense européenne. La France s'est retirée de la structure intégrée de l'Alliance atlantique en 1966 sur décision du général de Gaulle.
Avec notre envoyé spécial
Autant lors des dîners de travail qui ont ouvert jeudi soir ce Sommet de l’Otan, celui des ministres des Affaires étrangères a semblé tourner à la foire d’empoigne, autant ceux des chefs d’Etat ou des ministres de la Défense ont paru consensuels. La situation y est jugée suffisamment grave pour qu’aucun Etat n’ait l’idée d’un repli.
Le président français, Nicolas Sarkozy, a confirmé à ses collègues que Paris mettrait à la disposition de l’Isaf, la force d’assistance à la sécurité de l’Afghanistan, un contingent de la taille d’un bataillon, soit environ 800 hommes, qui seraient déployés à l’est du pays entre Kaboul et la frontière pakistanaise. C’est la solution qui avait la préférence de l’état-major français, pour être en continuité avec le bataillon déjà stationné à Kaboul, et les groupes de conseillers insérés dans des régiments de l’armée afghane dans la province de l’est.
L’idée d’« un transfert progressif des responsabilités des sécurités aux Afghans », selon le mot du numéro un français, est acceptée de tous les pays membres, de même que celle de la nomination d’un coordonnateur des Nations unies, pour une meilleure efficacité dans le domaine du développement, et notamment de la lutte contre le trafic de drogue, qui a explosé depuis la chute du régime des talibans. C’étaient les conditions mises par la France dans le déploiement militaire à l’est qui libérera ainsi des unités américaines qui pourront se porter au secours des Canadiens, dans le sud du pays.
« M. Sarkozy est d'avis que seul un retour de la France dans le système de commandement militaire intégré de l'Otan permettrait à la France de participer à la préparation technique de missions pour lesquelles la france n'a aujourd'hui qu'un pouvoir d'approbation politique. »
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Vice-président du Parlement européen et membre de la Commission des Affaires étrangères
« Nicolas Sarkozy marque un tournant anglo-saxon dans la politique étangère de la France et aujourd'hui il veut rompre avec la stratégie gaulliste qui n'est de ne pas participer au commandement militaire intégré de l'OTAN. »
03/04/2008 par Florent Guignard