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Environnement

L’Afrique de l’Ouest au chevet du fleuve Niger

par  RFI

Article publié le 30/04/2008 Dernière mise à jour le 30/04/2008 à 15:48 TU

Aujourd'hui, les présidents du Bénin, du Mali, du Tchad et du Niger, le pays hôte, ont ouvert le 8e sommet des Etats du bassin du fleuve Niger à Niamey. La France, partenaire de l’Autorité du bassin du Niger (ABN), est représentée par son secrétaire d’Etat à la Coopération et la francophonie, Alain Joyandet. Le principal sujet à l’ordre du jour est l’examen des moyens financiers nécessaires pour sauver le fleuve. Un grand fleuve qui assure la survie de plus de 110 millions de personnes et qui en raison du manque de pluie et de la pression démographique est de plus en plus en péril.
(Carte : Thomas Bourdeau/Geoatlas)

(Carte : Thomas Bourdeau/Geoatlas)

C'est le troisième plus grand fleuve d'Afrique avec ses 4 200 km de berge. Son bassin couvre le tiers de la superficie totale de l'Afrique de l'Ouest. Or depuis plus de 30 ans, l'ABN, l'Autorité du bassin du Niger, s'inquiète de la mort lente du fleuve.

Il y a bien sûr les périodes récurrentes de sécheresse et une pluviométrie de plus en plus aléatoires, qui peuvent expliquer l'assèchement du cours d'eau. Mais le fleuve Niger souffre aussi de la pollution, de la dégradation de son environnement et d'une forte pression démographique.

Djibo Bagna

Président de la Coordination nationale de la plateforme paysanne du Niger

« Tous les usagers ont vu la dégradation du fleuve, si on continue comme ça, nos petits-enfants ne verront plus le fleuve (...) ça va être comme le désert ».

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30/04/2008 par Christine Muratet

Conséquences, depuis les années 80, les étiages, (les niveaux très bas du cours d'eau) sont de plus en plus nombreux, rendant parfois impossible la navigation et la reproduction des poissons. Et le pire est peut-être à venir selon les experts de l’ABN.

Depuis le sommet de Paris en 2004, les chefs de l'Etat du bassin ont donc décidé de coordonner leur politique nationale de développement du fleuve. Avec l'aide des bailleurs de fonds, les pays africains vont investir plus de 5 milliards d'euros sur les vingt prochaines années.

Cet argent servira à construire de nouveaux barrages, à reboiser et stabiliser les berges et à désensabler le cours d'eau. Reste une inconnue de taille : le changement climatique et la baisse des précipitations pourraient anéantir tous les efforts les plus volontaristes.

« Le Niger est en péril »

En 40 ans, le débit du fleuve Niger a baissé de 20 à 55 %. C'est le président nigérien qui a rappelé ces chiffres, ce mercredi matin, en ouverture du 8e sommet des chefs d'Etat du bassin du Niger. Le troisième plus grand fleuve d'Afrique, le Niger, est en péril.

Les 9 chefs d'Etat de la zone ont adopté un ambitieux programme financier de 5,5 milliards d'euros sur 20 ans. Une table ronde des bailleurs de fonds se tiendra en juin pour apporter les contributions indispendables de la communauté internationale. Pour la première fois, la société civile, les usagers du fleuve ont été associés à cette réflexion. Devant le Conseil des ministres, Djibo Bagna, président de la Coordination nationale de la plateforme paysanne du Niger, a lancé un véritable SOS.

Djibo Bagna

« Avant, il y avait des grands arbres ; aujourd'hui, il n'y a plus rien... J'ai dit au Conseil des ministres qu'il y a urgence à agir tous ensemble ».

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30/04/2008 par Christine Muratet