Article publié le 04/05/2008 Dernière mise à jour le 04/05/2008 à 13:43 TU
Bruxelles vient de hausser le ton contre la gestion de la crise des ordures à Naples et dans sa région. La Commission européenne juge insuffisantes les mesures prises par les autorités italiennes jusqu'à présent. Pour changer la donne, elle serait maintenant prête à saisir la justice.
Avec notre bureau de Bruxelles
« La tragicomédie à l’italienne » des déchets napolitains ne fait plus du tout sourire à Bruxelles. Il ne suffit plus en effet de charger la mafia locale de toutes les responsabilités. « Elle en a évidemment », dit-on ici, mais on ne saurait lui faire reproche de gérer tardivement et maladroitement une crise que chacun avait pu voir venir depuis au moins dix ans.
100 000 tonnes de déchets dans toute la Campanie, dont 4 500 dans la ville de Naples, voilà qui ne s’est pas amoncelé en une seule nuit. De même, la fermeture de la principale décharge urbaine, pour cause de saturation, était parfaitement prévisible. La mise en chantier d’une usine d’incinération, dont la capacité sera insuffisante avant même qu’elle soit opérationnelle, démontre elle aussi, l’incurie et le fatalisme mou qui sont trop souvent la marque de la vie publique dans la péninsule.
La Commission européenne s’inquiète donc de la pollution par ruissellement - tant pour ce qui est de la santé des riverains que pour l’agriculture - des risques d’incendies spontanés qui peuvent dégager des fumées hautement toxiques ainsi que de l’absence de tout projet rapidement viable, de tri et de retraitement.
Après de nombreux avertissements, il ne reste plus à la Commission qu’à faire condamner l’Italie par la Cour de justice européenne à Luxembourg, mais il est douteux que même cette extrémité-là, fasse dégager le moindre sac poubelle.
Sur le même sujet