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Somalie

Rapport accablant d'Amnesty International sur les violences

par  RFI

Article publié le 07/05/2008 Dernière mise à jour le 07/05/2008 à 10:55 TU

En avril 2008, les affrontements entre les forces gouvernementales somaliennes et les insurgés islamistes ont fait de nombreuses victimes civiles à Mogadiscio. Amnesty International dénonce un niveau de violence chaque jour plus effrayant en Somalie.(Photo : Reuters)

En avril 2008, les affrontements entre les forces gouvernementales somaliennes et les insurgés islamistes ont fait de nombreuses victimes civiles à Mogadiscio. Amnesty International dénonce un niveau de violence chaque jour plus effrayant en Somalie.
(Photo : Reuters)

Les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité se multiplient en Somalie. C'est ce que dénonce Amnesty Internationale dans son dernier rapport. L'organisation de défense des droits de l'homme dénonce l'augmentation des exécutions extrajudiciaires de civils. L'insécurité permanente qui règne tant en ville que sur les routes et dans les camps de réfugiés. Amnesty stigmatise plus particulièrement l'armée éthiopienne coupable selon l’organisation d'égorger ses victimes « comme des moutons ». De nombreux témoignages viennent étayer une enquête de plusieurs mois. Amnesty demande à toutes les parties au conflit et à la communauté internationale de tout entreprendre pour mettre un terme à vingt années d'impunité en Somalie. Addis-Abeba dément catégoriquement ces accusations et qualifie le rapport de l'organisation de « complètement faux ».

Des crimes de guerre et peut-être même des crimes contre l'humanité sont commis en Somalie. Le tout dans une totale impunité. C'est la conclusion des enquêteurs d'Amnesty International qui dénoncent un niveau de violence chaque jour plus effrayant.

Meurtres, viols, pillages et destructions de quartiers entiers, rien n'est épargné aux populations, note l'organisation. Dernière pratique en date, l'égorgement. Les troupes éthiopiennes s'en sont fait une spécialité. Abandonnant les cadavres mutilés de civils dans les rues de Mogadiscio.

Erwin Van Der Borght

Directeur du programme Afrique d'Amnesty International

«On a constaté, d’après témoignages, une détérioration du comportement de la part des forces éthiopiennes, à partir de fin 2007».

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07/05/2008 par Olivier Rogez

Mais les soldats venus d'Addis-Abeba n'ont pas le monopole de la violence. L'armée du gouvernement de transition et les miliciens islamistes n'épargnent pas plus les civils.

90 000 enfants en danger de mort

Et Amnesty de conclure : « Il n'y aucune sécurité pour les civils où qu'ils aillent. Ceux qui fuient Mogadiscio doivent affronter la violence sur les routes que ce soit en allant au Puntland ou à l'ouest vers Baidoa. Et une fois qu'ils arrivent dans les camps de déplacés, là encore, les civils doivent affronter la violence, celle des groupes armés qui sillonnent le pays ».

En 2007 au moins 6 000 civils ont été tués à Mogadiscio, 600 000 autres ont du fuir la capitale. Deux millions de Somaliens vivent dans les camps et selon l'Unicef  90 000 enfants pourraient mourir cette année faute de soins et de nourriture suffisante.