par RFI
Article publié le 07/05/2008 Dernière mise à jour le 07/05/2008 à 21:59 TU
L'aide humanitaire a encore bien du mal à parvenir aux victimes birmanes du cyclone Nargis, qui a ravagé le sud-ouest du pays le week-end dernier. Certains problèmes sont liés à la tempête elle-même, qui a coupé les accès à de nombreuses localités meurtries du delta de l'Irrawaddy. D’autres difficultés sont générées par les réticences de la junte birmane à laisser le champ libre aux humanitaires internationaux. Cela dit, les militaires ont commencé à donner des signes d'assouplissement.
Après avoir formellement accepté une aide internationale, les généraux birmans semblent prêts à la laisser entrer dans le pays. Leurs deux dernières décisions en témoignent.
La junte a, d'une part, chargé son vice-ministre des Affaires étrangères de s'occuper des demandes de visas, déposés par les humanitaires.
Bon nombre d'entre eux sont en effet bloqués, notamment à Bangkok, base régionale des agences des Nations unies. L'ONU espère maintenant que cette nomination va permettre d'accélérer le processus.

Les militaires birmans rendent visite aux rescapés du cyclone Nargis, dans le delta de l'Irrawaddy, le 5 mai 2008.
(Photo : AFP)
Besoins immenses et urgents
Quant à l'autre mesure, il s’agit du feu vert donné à un premier vol humanitaire onusien. Quelque 25 tonnes d'aide dont le départ de Brindisi, en Italie, n'attendait plus ce mercredi matin que le lieu désigné pour l'atterrissage en Birmanie.
Deux gestes significatifs, qui ajoutés aux cargaisons en route par voie maritime depuis l'Inde ou Singapour, témoignent donc d'une ouverture de la junte. Il faut dire que cette dernière confrontée à des besoins immenses et urgents.
L'Organisation non gouvernementale britannique, Save the Children, l'une des rares ONG d'ores et déjà à pied d'œuvre, l'a confirmé ce mercredi matin, en assurant que c'est par millions qu'il faut compter les Birmans sans abri et en grande détresse.
« Beaucoup d’habitants n’ont pas les moyens d’acheter des matériaux neufs pour rebâtir leurs maisons, on pouvait donc les voir chercher, dans la nature, des branchages et des morceaux de bois pour reconstruire leurs abris ».
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Représentant d'Echo, l'Organisme europeen qui s'occupe du budget humanitaire européen
« Une ville a été quasiment rasée de la carte et il y a là-bas, 100 000 personnes qui sont laissées sans rien … ».
07/05/2008 par Stéphane Lagarde
Chercheur au CERI
« Le régime n’a pas peur de cette aide humanitaire puisqu’il est prêt à accepter cette aide matérielle et financière, mais il mettrait beaucoup de bémol à laisser entrer des personnes étrangères notamment occidentales ».
07/05/2008