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Birmanie

Rangoon hésite à ouvrir ses portes

Article publié le 07/05/2008 Dernière mise à jour le 07/05/2008 à 01:02 TU

Un dernier bilan officiel du cyclone Nargis fait état de 22 000 morts et 41 000 disparus. L'organisation humanitaire Save the Children évoque, elle, quelque 50 000 morts. En ce qui concerne l'aide humanitaire, les annonces se multiplient : les Etats-Unis ajoutent 3 millions de dollars aux 250 000 déjà alloués. A Rangoon, le chef de la diplomatie déclare que son pays est prêt à accueillir les aides, mais la Birmanie n'a pas encore accordé de visas ni aux personnels américains ni aux agents des Nations unies.
Les populations manquent de tout : abris, médicaments, couvertures et surtout eau potable.(Photo : Reuters)

Les populations manquent de tout : abris, médicaments, couvertures et surtout eau potable.
(Photo : Reuters)

Avec notre correspondant à New York, Philippe Bolopion

L'ONU doit de toute urgence accéder à des centaines de milliers de personnes, qui manquent de tout : abris, eau potable, couvertures, médicaments… Chaque heure compte.

Or, pour envoyer des renforts sur place, l'ONU a besoin de visas. Le problème c'est que la junte birmane est méfiante à l'égard des Nations unies. A la fin de l'an dernier, elle a expulsé le coordonnateur de l'ONU sur place, Charles Pétrie.

Témoins gênants

Le régime Birman, affirme, ces jours-ci, qu'il est ouvert à l'aide internationale, mais il ne le prouve pas dans les faits. Certains, à l'ONU soupçonnent les autorités de ne pas vouloir ouvrir les portes, avant la tenue, samedi, d'un référendum constitutionnel destiné à consolider l'emprise de la junte sur le pouvoir.

Si les choses tournaient mal, les responsables humanitaires de l'ONU deviendraient autant de témoins gênants. Quelles que soient les raisons, mardi soir, les visas indispensables n'avaient toujours pas été délivrés.

L'ONU est face à un dilemme. Si elle dénonce le régime Birman, qui lui met des bâtons dans les roues, elle ne pourra sans doute pas entrer dans le pays, et venir en aide à ceux qui en ont besoin. Mais si elle ne dit rien, elle donne l'impression de cautionner l'attitude des autorités.