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Liban

La grève générale dégénère en affrontements politiques

Article publié le 07/05/2008 Dernière mise à jour le 07/05/2008 à 14:47 TU

Les  manifestations politiques ont pris le pas sur les revendications syndicales. Beyrouth le 7 mai 2008. (Photo : Reuters)

Les manifestations politiques ont pris le pas sur les revendications syndicales. Beyrouth le 7 mai 2008.
(Photo : Reuters)

La principale centrale syndicale, la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL) a lancé aujourd’hui un mot d’ordre de grève générale dans tout le pays. Elle réclame une hausse des salaires. Mais ce mouvement social a dégénéré en affrontements politiques. Des manifestants de l’opposition ont bloqué des routes et des avenues à Beyrouth et dans plusieurs autres villes du pays. Les syndicats voulaient éviter que leur mouvement ne prenne une tournure politique, du coup, la manifestation prévue ce matin à Beyrouth a été annulée.

Avec notre correspondante à Beyrouth, Diane Galliot

Depuis ce matin, les principaux axes de la capitale sont bloqués. Impossible donc pour les manifestants de se rendre au point de rendez-vous. Dès cette nuit, des militants du Hezbollah avaient érigé des barrages de pneus enflammés sur la route de l’aéroport. 

Ces manifestations de rue se sont multipliées tôt ce matin. Plusieurs  barricades en flammes bloquaient les principaux axes de la capitale. L’armée est intervenue à chaque fois pour disperser les manifestants de l’opposition et pour démolir ces barrages avec des bulldozers.

Ces actes de guérilla urbaine qui ressemblaient davantage à des provocations qu’à une réelle volonté d’affrontement avec les forces de l’ordre. Il y a tout de même eu 5 blessés : 2 militaires et 3 civils lorsqu’un homme a lancé une grenade ce matin en pleine rue. Un peu plus tard, des journalistes ont été blessés par des jets de pierre. Des partisans de la majorité et de l’opposition se sont également affrontés sur la corniche et dans le centre ville de Beyrouth.

La CGTL n’a pu faire le constat que ses militants ne pouvaient pas se rendre au point de rendez-vous de la manifestation. La manifestation a donc été annulée. Et portant, le malaise social dû à la hausse du coût de la vie est réel.

Au Liban, des militants du Hezbollah barrent la principale route qui mène à l'aéroport international de Beyrouth, le 7 mai 2008. (Photo : Reuters)

Au Liban, des militants du Hezbollah barrent la principale route qui mène à l'aéroport international de Beyrouth, le 7 mai 2008.
(Photo : Reuters)

Le conseil des ministres de lundi soir qui avait mis le feu aux poudres. Le gouvernement d’union nationale est boycotté depuis un an et demi par les ministres de l’opposition. Ce sont donc uniquement les ministres de la majorité qui se sont réunis, pour une séance marathon qui a duré plus de 10 heures.

Mardi matin, le gouvernement de Fouad Siniora a mis en cause très directement le Hezbollah, le parti chiite l’accusant de porter atteinte à la souveraineté nationale. Il lui reproche aussi d’avoir installé des caméras de surveillance à l’aéroport, et de disposer d’un réseau de télécommunication autonome et non réglementaire.

Le gouvernement a également décidé d’enquêter sur ce réseau de télécommunication du Hezbollah. Ce dernier rétorque que c’est ce réseau qui a permis aux combattants chiites de résister à Israël lors de la guerre de l’été 2006.

Depuis 2 jours donc, la tension politique est à son maximum. Un engin explosif a même été découvert ce matin à proximité des bureaux du chef de l’opposition chrétienne, Michel Aoun.