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Sénégal

Le président Wade veut traduire la FAO en justice

par  RFI

Article publié le 09/05/2008 Dernière mise à jour le 09/05/2008 à 13:21 TU

Pour la deuxième fois en moins d’une semaine, le président de la République du Sénégal a fait des accusations sévères à l’encontre de la FAO. Dans un entretien en wolof à la télévision publique sénégalaise, Abdoulaye Wade a notamment déclaré que les responsables de l’organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture « prélèvent 20% de l’argent collecté au nom de l’Afrique pour le fonctionnement de la FAO ». Le chef de l’Etat sénégalais a même menacé les responsables de cette organisation : « si vous continuez je vais vous traduire en justice. Il faut rembourser les 20% de l’argent collecté en notre nom ».

Jacques Diouf, directeur-général de la FAO, Food and agriculture organization.(Photo : AFP)

Jacques Diouf, directeur-général de la FAO, Food and agriculture organization.
(Photo : AFP)

Le 4 mai dernier, Abdoulaye Wade avait estimé que le fonctionnement de la FAO était très onéreux et que cette organisation était inefficace. Il avait appelé à sa suppression, en la considérant en partie responsable de la crise alimentaire mondiale. Face aux déclarations du président sénégalais, le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, a réagi, ce vendredi, soulignant que la crise alimentaire n’est pas de la responsabilité de son organisation. « Ce sont des décisions de gouvernements », a-t-il dit lors d’un entretien à RFI.

Jacques Diouf

Directeur-général de la FAO, food and agriculture organization.

« La FAO a un rôle de conseil, a un rôle de soutien. La FAO apporte une assistance technique d'expertise. »

Cette affaire commence à faire beaucoup de bruit à Dakar et suscite bien des réactions. Deux partis de l'opposition  - le Parti socialiste du Sénégal (PS) et la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail (LD/MPT) - rejettent les critiques d'Abdoulaye Wade à l’encontre de la FAO. Pour le PS, « la situation actuelle au Sénégal est le résultat d'une absence de maîtrise des dépenses publiques ». Pour la LD/MPT, « c’est vouloir cacher la forêt par l’arbre que d’imputer la responsabilité de la crise à la FAO ».