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Afghanistan / Pakistan

L'ambassadeur du Pakistan libéré par les talibans

Article publié le 17/05/2008 Dernière mise à jour le 17/05/2008 à 10:35 TU

Tariq Azizuddin, enlevé en février par des militants islamistes présumés, a été retrouvé sain et sauf samedi, selon des sources officielles. L'ambassadeur du Pakistan à Islamabad avait été enlevé le 11 février dans les zones tribales du nord-ouest du Pakistan, fief des combattants islamistes proches des talibans et du réseau terroriste al-Qaïda, alors qu'il regagnait Kaboul.

Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry

Le Sud-Waziristan, le long de la frontière avec l’Afghanistan.(Carte : H. Maurel/RFI)

Le Sud-Waziristan, le long de la frontière avec l’Afghanistan.
(Carte : H. Maurel/RFI)

La libération de Tariq Azizuddin, l'ambassadeur pakistanais en Afghanistan, n'arrive pas à n'importe quel moment.

Elle fait suite aux pourparlers engagés entre le gouvernement pakistanais et les militants extrémistes pour aboutir à des accords de paix.

Les nouvelles autorités d'Islamabad ont opté pour le dialogue avec les talibans pakistanais et entendent marquer une rupture avec les solutions militaires prônées auparavant par le président Pervez Musharraf.

Depuis quelques jours, des signes indiquent que les négociations avancent entre les autorités d'Islamabad et les rebelles islamistes. Des militaires pakistanais kidnappés par des militants ont été relâchés dans les zones tribales.

L'ambassadeur du Pakistan à Kaboul dans la vidéo diffusée par la chaîne al-Arabiya.

L'ambassadeur du Pakistan à Kaboul dans la vidéo diffusée par la chaîne al-Arabiya.

Un sanctuaire pour les talibans

De son côté, l'armée, comme dans le sud-Waziristan, regagne ses camps militaires.

Mais cette nouvelle inflexion de la politique pakistanaise à l'égard des militants est loin de réjouir la diplomatie américaine qui dénonce régulièrement les zones tribales pakistanaises comme un sanctuaire pour les talibans et les combattants proches des réseaux d'al-Qaïda.

Mercredi dernier, un missile, suspecté d'avoir été tiré par un avion drone de l'armée américaine, s'est encore abattu dans le nord-ouest du Pakistan sur une maison soupçonnée d'abriter des activistes islamistes.

Apparemment, le nouveau gouvernement pakistanais et la diplomatie américaine ne conçoivent pas de la même manière la lutte contre l'extrémisme.