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Afrique du Sud

L'armée à la rescousse contre le développement des violences xénophobes

Article publié le 22/05/2008 Dernière mise à jour le 22/05/2008 à 11:35 TU

Le président sud-africain, Thabo Mbeki, a autorisé hier le déploiement de l'armée en renfort de la police, pour tenter d'enrayer les violences xénophobes. Le bilan de ces 10 derniers jours est désormais de 42 morts et 16 000 déplacés. Des violences qui se sont étendues au delà de la région de Johannesburg en touchant à présent Durban, la deuxième ville du pays.

Un policier aide un blessé, à Reigerpark (à l'est de Johannesburg), mecredi 21 mai.( Photo : Reuters )

Un policier aide un blessé, à Reigerpark (à l'est de Johannesburg), mecredi 21 mai.
( Photo : Reuters )

Par notre correspondant à Johannesburg

L’opposition et la société civile s’étaient relayées depuis le début de la semaine pour exiger la mobilisation de l’armée, et Jacob Zuma, le chef de l’ANC, le parti au pouvoir, les a rejointes hier matin. Le président sud-africain Thabo Mbeki a donc finalement, lui aussi, estimé que la situation méritait que les forces de défense nationale soient appelées en renfort. Car il s’agit bien de renfort : l’état d’urgence n’a pas été déclaré, la police conserve la direction des opérations, on ne verra donc pas de militaires patrouiller dans les bidonvilles.

Le communiqué de la présidence précise bien que la demande émane de la police ; il est vrai que la police métropolitaine et la police nationale ont fort à faire, elles doivent protéger et les populations déplacées et les étrangers qui n’ont pas quitté les bidonvilles, tout en poursuivant les patrouilles visant à maintenir l’ordre et appréhender les auteurs des chasses à l’étranger.

Cette spirale de la violence a provoqué l’intervention de diplomates africains en poste à Pretoria pour rassurer leur population et faciliter leur rapatriement.

Une situation embarrassante pour Mbeki, qui espère bien, avec cette mobilisation de l’armée, mette un terme à l’image négative véhiculée cette semaine par les photos de l’horreur xénophobe dans les journaux internationaux.

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