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Liban

Le pays salue l'élection de Michel Sleimane

Article publié le 25/05/2008 Dernière mise à jour le 25/05/2008 à 23:41 TU

Le général Michel Sleimane, commandant en chef de l'armée libanaise, a été élu, sans surprise, à la présidence du Liban par les députés, au terme de six mois de vacance du pouvoir à la tête de l'Etat. Cette élection survient après 18 mois de crise politique et des violences meurtrières. Le chef de l’armée libanaise était présenté comme le « candidat de consensus » mais son élection avait été sans cesse repoussée, faute d’accord entre les partis politiques. L'élection de Michel Sleimane fait suite à l'accord de Doha, conclu mercredi entre l'opposition et la majorité libanaises au terme d'une conférence de dialogue qui avait duré six jours et s'était déroulée sous l'égide de la Ligue arabe.

Avec notre correspondante à Beyrouth, Diane Galliot

Le nouveau chef de l'Etat libanais, Michel Sleimane et sa femme Houda devant leur maison à Beyrouth, le 25 mai 2008. (Photo : Reuters)

Le nouveau chef de l'Etat libanais, Michel Sleimane et sa femme Houda devant leur maison à Beyrouth, le 25 mai 2008.
(Photo : Reuters)

Le nouveau chef de l’Etat a été élu à la quasi-unanimité : 118 députés ont voté pour lui, sur un total de 127. Les 9 bulletins qui lui ont manqué ont été des abstentions et quelques votes fantaisistes ou de protestation. Un député, par exemple, a voté pour Rafic Hariri, l’ancien Premier ministre assassiné en 2005.

Cette élection a été aussitôt saluée par un tonnerre d’applaudissements au Parlement et par de nombreux tirs de joie dans la ville de Beyrouth et à travers tout le pays. 

A Amchit notamment, où est né Michel Sleimane, tout le village est en liesse et ces scènes de joie vont durer une bonne partie de la nuit.

Nombreuses délégations étrangères

A l’issue du vote, le président de la Chambre des députés Nabih Berri est sorti sur la place de l’Etoile devant le Parlement pour accueillir le nouveau chef de l’Etat. Un accueil très solennel avec une haie d’honneur de la garde présidentielle et une fanfare qui a joué l’hymne national libanais.

Ce vote s’est déroulé en présence de nombreuses délégations étrangères. Nabih Berri avait lancé quelque 200 invitations et la plupart des pays arabes et des pays européens, notamment, avaient envoyé sur place leurs ministres des Affaires étrangères.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh 

Michel Sleimane a prononcé son premier discours, en arabe, tout de suite après son élection suivie de sa prestation de serment devant les députés.

Ce discours d’investiture fait office de programme présidentiel, programme dans lequel le président Michel Sleimane propose des réformes de tout le système, aussi bien administratif qu’économique.

Le nouveau chef de l’Etat se veut prudent, mais toutes ces réformes sont placées sous le titre de l’entente et du consensus. Il veut, notamment, promouvoir l’industrie nationale, il veut donner plus de place à l’agriculture, plus de place à tout ce qui est national : la culture, etc. Evidemment, sans ignorer les autres secteurs forts du Liban, qui sont le secteur des services et aussi le tourisme.

Les relations avec la Syrie : le Hezbollah

Mais, la partie la plus importante du discours reste la partie politique, dans laquelle Michel Sleimane affirme qu’à lui seul il ne pourra pas mener à bien ces réformes, et qu’il a besoin de l’unité derrière lui. Il s’avance sur le terrain très miné des relations avec la Syrie et des armes du Hezbollah.

Michel Sleimane s’avance donc sur un terrain miné, mais avec beaucoup de prudence. Il réaffirme la nécessité d’établir des relations privilégiées entre le Liban et la Syrie, basées sur le respect mutuel, sur l’équilibre. Il rappelle la nécessité d’établir des relations diplomatiques entre les deux pays, et de tracer les frontières.

Concernant les armes du Hezbollah, Michel Sleimane a lancé un vibrant hommage aux résistants tombés pour libérer le Liban sud. Mais, le nouveau chef de l'Etat a affirmé que pour préserver la résistance, il faut éviter qu’elle s’ingère dans les affaires internes libanaises. Il a donc appelé à la mise sur pied d’une stratégie de défense nationale, qu’il se propose de lancer dans les plus brefs délais, mais en affirmant que ce processus doit aboutir lentement.

Bernard Kouchner

Ministre des Affaires étrangères, sur la question du Hezbollah.

« Le Hezbollah fait partie des communautés libanaises, si on ne voit pas cela, alors on est complètement idéologique et ça ne marche pas. »

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25/05/2008 par Diane Galliot