par RFI
Article publié le 28/05/2008 Dernière mise à jour le 28/05/2008 à 11:19 TU
La Ligue algérienne des droits de l'Homme a salué ce mercredi la décision du tribunal d'ordonner un complément d'information dans le procès d’Habiba Kouider, cette Algérienne convertie au christianisme, estimant sur RFI qu'elle n'avait « rien commis d'interdit ». Dans un entretien au quotidien arabophone El Khabar, l'archevêque d'Alger, Mgr Henri Tessier, a souhaité la relaxe de Habiba Kouider. Agée de 37 ans, cette éducatrice comparaissait pour « pratique d'un culte non-musulman sans autorisation ». Le 20 mai, le procureur de Tiaret a requis contre elle trois ans de prison ferme.
Habiba Kouider devra attendre pour connaître son sort. Le verdict n'est finalement pas tombé mardi. Une autre audience doit être fixée pour un complément d'information, c'est le tribunal correctionnel de Tiaret qui en a fait la demande.
« La loi aurait voulu qu'on la relaxe », estime son avocate qui attendait un sursaut de dignité de la part du juge.
Maître Khelloudja Khalfoun explique que le magistrat aurait pu approfondir son enquête bien avant. Demander un complément d'information à ce stade traduit, selon elle, le malaise du magistrat face à cette affaire controversée. L'avocate voit là un moyen de gagner du temps et de calmer les esprits.
Autorisation préfectorale
L'affaire Habiba Kouider a en effet provoqué une polémique en Algérie et notamment dans la presse, sur la question de la liberté de conscience, une liberté inscrite dans la constitution.
L'éducatrice arrêtée en possession de plusieurs exemplaires de la Bible est poursuivie dans le cadre d'une nouvelle loi datant de 2006. Ce texte exige une autorisation préfectorale pour exercer un culte non-musulman en Algérie.
Avocat et président de la Ligue algérienne des droits de l'homme
Le problème en l'Algérie est qu'il y a une panique au niveau des autorités qui ne sont pas prêtes à accepter qu'en Algérie il y ait d'autres religions que l'Islam.
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