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Guinée

Le calme semble revenir à Conakry

par  RFI

Article publié le 30/05/2008 Dernière mise à jour le 30/05/2008 à 17:21 TU

Un groupe de manifestants réclamant la paix et la stabilité a parcouru la commune de Kaloum.(photo : www.guineenews.org)

Un groupe de manifestants réclamant la paix et la stabilité a parcouru la commune de Kaloum.
(photo : www.guineenews.org)

Le calme semble revenir dans la capitale guinéenne où des soldats se sont soulevés mardi dernier, exigeant le paiement d’arriérés de soldes et le départ de tous les généraux de l’armée nationale. Cette fronde des militaires guinéens a fait, jeudi, au moins dix blessés lors d'un face à face entre soldats loyalistes et mutins, d'après une source militaire gouvernementale.

La tension semble être retombée d’un cran dans la capitale guinéenne, comme l'a indiqué à RFI un soldat mutin du camp Alfa Yaya Diallo de Conakry, d’où est partie la colère des militaires en début de semaine.

Un mutin du camp Alpha Yaya Diallo de Conakry

« Tout est arrêté pour le moment, il n'y a même pas de tir. »

écouter 00 min 36 sec

30/05/2008 par Carine Frenk


Les bérets rouges de la garde présidentielle continuent à tenir le pont du 8-Novembre, l'accès à la commune de Kaloum où se trouvent la présidence et l'état-major des armées, mais le dispositif a été allégé. Un habitant des environs du pont parle de calme plat et d'un filtrage moins nerveux que les jours précédents.

Une manifestation de soutien au président Lansana Conté a été organisée vendredi matin dans la capitale. Cette marche de protestation contre le mouvement des mutins est partie du Palais du peuple (Assemblée nationale) et est allée jusqu'au palais présidentiel, avant de se disperser vers midi.  

La population, elle, continue à payer le prix de cette agitation. Les stations-services sont fermées et le prix de l'essence est très élevé au marché noir. Peu de véhicules circulent du coup à Conakry.

Témoignage d'une habitante

« La circulation est paralysée, nous n'avons pas de taxi pour aller d'un endroit à un autre, on voit les gens qui marchent sur les routes. »

écouter 00 min 27 sec

30/05/2008 par Laurent Correau


Il y a également eu des tirs jeudi soir à Kindia, à 130 kilomètres de Conakry. Selon nos informations, plusieurs blessés ont été conduits à l'hôpital. Un habitant de Kindia a déclaré que la localité était calme vendredi.

La situation en Guinée inquiète toutefois les organisations régionales et continentales. Ainsi, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) s’est déclarée «très préoccupée » par ces incidents. Plusieurs chefs d'Etat de cette communauté, qui compte 15 pays membres, se sont réunis tout spécialement au Japon, en marge de la conférence internationale pour le développement de l'Afrique, à Yokohama. Ils ont évoqué la situation et les risques de voir toute la région plonger dans l'instabilité.

De son côté, l’Union africaine (UA) a affirmé suivre « avec préoccupation l’évolution de la situation en Guinée depuis le remplacement du Premier ministre de consensus (Lansana Kouyaté), le 20 mai dernier, en particulier les derniers développements en relation avec les revendications corporatistes de soldats ». La Commission de l’UA a également déploré « les actes de violence qui ont engendré la perte de vies humaines » et a lancé un « appel au calme et à la retenue ».