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Birmanie

La junte filtre toujours l'aide internationale

par  RFI

Article publié le 02/06/2008 Dernière mise à jour le 02/06/2008 à 13:21 TU

Un mois après le passage du cyclone Nargis qui s'est abattu sur le sud de la Birmanie le 2 mai, faisant au moins 133 000 morts et près de deux millions et demi de sinistrés, des victimes restent démunies de toute aide sous les pluies de mousson tandis que la junte birmane continue de faire obstruction à l'entrée de l'aide étrangère. Tout en autorisant les organisations non gouvernementales à se rendre enfin dans les zones touchées, la junte birmane resserre son étau sur le pays. La pression sécuritaire vise la région touchée par le typhon et les routes menant au delta d'Irrawaddy.

Au bord des routes, les victimes du cyclone s'amassent en attendant de l'aide.(Photo : Reuters)

Au bord des routes, les victimes du cyclone s'amassent en attendant de l'aide.
(Photo : Reuters)


Washington s'apprête à rappeler quatre navires ancrés au large de la Birmanie avec leur chargement humanitaire : du matériel capable de produire quotidiennement des dizaines de milliers de litres d'eau potable. Une aide vitale qui n'intéresse visiblement pas la junte birmane. Celle-ci se préoccupe surtout de garder fermées les portes de la Birmanie et de renvoyer dans leurs villages dévastés les quelque deux millions quatre cent mille sinistrés.

A Singapour, où se tenait un forum sur la sécurité régionale, le ministre adjoint de la Défense birman l'a redit : le principal souci de la junte, c'est de s'assurer que ceux qui proposent leur aide n'ont pas d'arrière-pensées politiques. En clair, qu'ils ne soient pas trop regardants et ne s'avisent pas de demander des comptes.

Un mois après le passage du cyclone, à peine 40% des survivants auraient reçu une part de l'aide internationale que la junte laisse entrer au compte-gouttes. L'Organisation internationale du travail craint que la reconstruction voie le retour du travail forcé officiellement aboli en 2000.

 Quant au secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, lui aussi présent à Singapour où le représentant birman l'a évité, il ne croit plus que la junte cessera de faire obstruction à l'aide étrangère. Une négligence criminelle, dit-il, qui a déjà coûté des dizaines de milliers de vies.