Turquie

L’AKP cherche une riposte

Article publié le 07/06/2008 Dernière mise à jour le 06/06/2008 à 23:11 TU

La Cour constitutionnelle a violé la Constitution turque. C'est ce qu'estime le parti au pouvoir. Vendredi, l'AKP s’est réuni pour trouver une riposte à la décision de la Cour constitutionnelle concernant le foulard islamique. La Cour a annulé jeudi la réforme votée par le parti au pouvoir qui autorisait les jeunes femmes à porter le voile dans les universités.

A Ankara, des femmes manifestent contre la décision de la Cour constitutionnelle, sur l'interdiction du port du voile dans les universités, le 6 juin 2008.
(Photo : Reuters)

Avec notre correspondante à Istanbul, Fatma Kizilboga

La réunion a duré plus de 7 heures pendant lesquelles le Premier ministre et ses plus proches conseillers ont tracé la feuille de route que le gouvernement suivra dans les semaines à venir.

Ce qui est sûr en tout cas, c'est que le Parti de la justice et du développement, l'AKP, trouve la décision de la Cour constitutionnelle, injustifiable. Le vice-président du parti, Mehmet Firat a déclaré que « les juges de la plus haute instance juridique turque avaient tout simplement abusé de leur pouvoir ».

Selon Mehmet Firat, « cette modification de la Constitution qui avait été votée par le Parlement, représente la volonté du peuple. Ignorer cela, c'est donc violer les droits des électeurs ».

Le parti du Premier ministre Tayyip Erdogan vient de perdre une bataille importante puisqu'il avait été réélu, l'an dernier, notamment en promettant de résoudre cette question du voile à l'université.

L’AKP est menacé d’interdiction pour activité anti-laïque. Un procès est en cours à ce sujet. Là encore, c’est la Cour constitutionnelle qui est chargée du dossier. On aura le résultat de cette action juridique dans quelques mois.

L'éventualité d'élections anticipées a été écartée par l'AKP. Mais tout porte à croire qu'un nouveau parti politique sera créé. Sans doute dans les prochains mois.