par RFI
Article publié le 12/06/2008 Dernière mise à jour le 12/06/2008 à 15:12 TU
Quatre officiers de l'armée rwandaise, dont un général, ont été arrêtés pour leurs rôles présumés dans le meurtre, en juin 1994, de 13 hommes d'église, dont des évêques, a indiqué jeudi l'armée rwandaise. Il s'agit du général Wilson Gumisiriza, du major Wilson Ukwishaka et des capitaines John Butera et Dieudonné Rukeba. Ils comparaîtront bientôt devant un tribunal.
L'enquête initiée par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a été menée avec la collaboration de Kigali. Objectif : comprendre les circonstances et juger les responsables de l'assassinat de 13 hommes d'église - des hutus pour la plupart - en juin 1994. Parmi eux, l'archevêque de Kigali, Vincent Nsengiyumva et Thaddée Nsengiyumva, alors président de la conférence des évêques catholiques du Rwanda.
Devant le Conseil de sécurité de l'ONU, au début du mois, le procureur général du TPIR a déclaré que ce massacre avait été perpétré par des soldats du FPR de l'actuel président Kagame, et que ces faits avaient été établis en commun accord avec le procureur général du Rwanda, Martin Ngoga.
Le parquet général du Rwanda avait alors fait part de sa décision d'inculper et de poursuivre rapidement pour meurtres et complicité de meurtres les quatre officiers supérieurs rwandais qui viennent d'être arrêtés.
A partir du moment où la justice rwandaise s'est saisie du dossier, le TPIR a décidé de suspendre toute poursuite. Mais le tribunal garde un droit de regard, en quelque sorte, et prévientque si le procès n'a pas lieu ou s'il n'est pas équitable, le TPIR pourrait enclencher ses propres poursuites.
En décembre 2006, Amnesty International s'était dit « gravement préoccupée par l'échec du TPIR et des autorités rwandaises » à enquêter et à juger les crimes commis par toutes les parties entre 1990 et 1994. « On estime à environ 60 000 le nombre de civils tués par les forces du FPR entre avril et juillet 1994 », souligne Amnesty International.
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