Article publié le 23/06/2008 Dernière mise à jour le 23/06/2008 à 07:43 TU
Le vote des électeurs de la région de Tarija, dans le sud du pays, est sans ambiguïté : 80% la population de cette province riche en hydrocarbures s'est prononcée pour son autonomie. Le président Evo Morales a jugé ce référendum « illégal », tout comme les trois précédents dans trois autres régions riches du pays.
Les autonomistes se sont réunis pour fêter leur victoire sur la place d'armes de Tarija, munis de drapeaux blanc et rouge, le 22 juin 2008.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondant à La Paz, Réza Nourmamode
Malgré quelques coupures de routes et les menaces proférées par les partisans d'Evo Morales d'empêcher la tenue du scrutin, la journée de vote s'est finalement déroulée très tranquillement, hier, à Tarija, où des milliers d'autonomistes se sont rassemblés sur la place centrale en début de soirée pour fêter leur victoire.
Tarija est une région peu peuplée, mais capitale sur le plan économique puisqu'elle abrite 85% des réserves de gaz naturel du pays. Tarija a donc voté pour obtenir notamment un contrôle plus grand de ses ressources économiques aux dépens du pouvoir central.
« C'est un scrutin illégal et organisé par des millionnaires », a pour sa part commenté le président bolivien, Evo Morales, qui a déjà prévenu que les résultats n'avaient aucune valeur constitutionnelle. Le gouvernement considère en effet que le combat autonomiste est manipulé par des oligarchies locales qui cherchent à saboter sa politique sociale et qui ne luttent en réalité que pour des intérêts privés.
Le dialogue totalement interrompu depuis plusieurs mois entre opposition et gouvernement ne reprendra pas pour autant après cette série de référendums régionaux, car une nouvelle échéance électorale se profile déjà à court terme avec la tenue, le 10 août prochain, d'un référendum révocatoire qui remettra en jeu le mandat du président Evo Morales, ainsi que celui des neufs préfets régionaux.
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