par Nicolas Falez
Article publié le 02/07/2008 Dernière mise à jour le 02/07/2008 à 16:37 TU
Alors que le risque de frappes israéliennes sur l'Iran s'accroît, le mot « compromis » figure dans le texte signé d'Ali Akbar Velayati, proche conseiller du Guide Suprême iranien. Un message publié ce mercredi matin par le quotidien français Libération. Dans le même temps, aux Nations unies à New York, le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a confirmé que l'Iran percevait une perspective nouvelle de parvenir à une solution négociée avec les grandes puissances sur ses activités nucléaires.
Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, visitant l'usine d'enrichissement d'uranium de Natanz le 9 avril 2008.
(Photo : Reuters)
C'est donc aujourd'hui le principal dirigeant de la République islamique qui fait entendre sa position, sur un ton bien différent de celui employé par le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, qui inquiète en alternant les déclarations fracassantes sur le droit de son pays à enrichir de l'uranium et sur la disparition inéluctable d'Israël.
Alors que l'Etat hébreu laisse clairement entendre qu'il pourrait frapper les installations nucléaires iraniennes, c’est un message plutôt apaisant qui arrive de Téhéran.
Aux Etats-Unis, on se dit « sceptique ». La France, elle, nuance sa réaction en prenant note de l'appel au dialogue et au compromis figurant dans le texte d'Ali Akbar Velayati mais en rappelant également que l'Iran doit suspendre l'enrichissement d'uranium avant toute négociation. « Nous n'avons pas voulu fermer la porte », a expliqué à RFI une source proche de la diplomatie française, « mais il faut bien dire qu'il n'y a aucune proposition concrète dans le texte signé par le conseiller du Guide iranien ».
« Gel contre gel »
A la mi-juin, le diplomate en chef de l'Union Européenne Javier Solana s'est rendu en Iran, accompagné de représentants français, britannique, allemand, russe et chinois. Objectif : présenter aux dirigeants iraniens un nouveau paquet de propositions devant les inciter à renoncer à leur programme nucléaire suspect.
« Le problème, nous confiait un diplomate occidental avant de prendre l'avion pour Téhéran, c'est que la seule chose qui intéresse les iraniens c'est le droit d'enrichir de l'uranium ».
Le dialogue est-il donc définitivement bloqué, sur fond de tension croissante au Proche et au Moyen-Orient et avec, à l'horizon, le risque de frappes militaires américaines ou israéliennes sur l'Iran ?
Non, car il existe aujourd'hui une porte de sortie. Son nom : « freeze for freeze », en français « gel contre gel ». Les six pays en charge du dossier pourraient geler l'adoption de nouvelles sanctions (qui figurent déjà dans 3 résolutions de l'ONU) et en contrepartie, l'Iran gèlerait les progrès de son programme nucléaire. Ce double geste ouvrirait une première période de « pré-négociation » – on parle de 6 semaines – avant un « vrai dialogue » pour tenter de trouver une issue à cette crise.
A lire