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France

Offensive du président Sarkozy au conseil national de l'UMP

par  RFI

Article publié le 05/07/2008 Dernière mise à jour le 05/07/2008 à 17:26 TU

Hans-Gert Pöttering (G), José Manuel Barroso (C) et Nicolas Sarkozy (D), au conseil national de l'UMP, à Paris le 5 juillet 2008.(Photo : Reuters)

Hans-Gert Pöttering (G), José Manuel Barroso (C) et Nicolas Sarkozy (D), au conseil national de l'UMP, à Paris le 5 juillet 2008.
(Photo : Reuters)

Le président Nicolas Sarkozy a prononcé un discours très offensif autant sur l'Europe que sur le G8 lors du conseil national de l’UMP (Union pour un mouvement populaire), qui se tenait ce 5 juillet à Paris. Il a critiqué la décision de la BCE (Banque centrale européenne) qui a décidé, le 3 juillet, d'augmenter de 4 à 4,25% son principal taux directeur alors que « les Américains ont des taux à 2% ». C’est aussi à cette occasion le président français s’est posé la question de l’opportunité d’un sommet G8 sans la présence de certaines nations représentant certaines régions du monde.

Face aux difficultés, notamment aux rejets irlandais et polonais du Traité de Lisbonne, Nicolas Sarkozy a délivré un véritable discours de campagne devant les cadres de l’UMP sur le thème : « La France a besoin de l’Europe, d’une Europe qui protège », a-t-il à nouveau souligné, appelant à la réunion, à l’unité de la grande famille européenne. Cela veut dire, la poursuite de la ratification du traité de Lisbonne, à commencer par la Pologne. « Le président polonais a signé à Bruxelles, il doit signer à Varsovie », a martelé le Nicolas Sarkozy, « J’ai confiance en lui, c’est une question de morale et d’honnêteté ».

Et le président français de mettre en garde : « Sans la ratification du Traité de Lisbonne, il n’y aura pas de nouvel élargissement. Et pas de construction européenne sans débat également », a fait valoir le président Sarkozy, critiquant à nouveau la décision de la BCE, (Banque Centrale Européenne) de porter ses taux à 4,25%, « alors que les Américains ont des taux à 2% », s’est exclamé Nicolas Sarkozy, ajoutant : « Si on n’a pas le droit de donner son avis sur la croissance européenne, eh bien, alors, il n’y a plus d’Europe ».

Nicolas Sarkozy

sur la présidence de l'UE

« Nous avons proposé à la Tchéquie et la Suède une présidence de dix-huit mois qui me paraît beaucoup plus efficace qu'une présidence à six mois. »

Enfin, dernier coup de griffe, le président a également adressé cette mise en garde à la Commission, et notamment au commissaire au Commerce, M. Mandelson, sur « les négociations à l’OMC qui ne doivent pas, a rappelé Nicolas Sarkozy, conduire à une nouvelle réduction de la politique agricole européenne ».                                  

Le président Nicolas Sarkozy a tenu ces propos devant ses deux invités du jour, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le président du Parlement, Hans-Gert Pöttering, qui lui ont apporté leur soutien.

Le président du Parlement européen, Hans-Gert Pöttering a notamment salué la détermination française de ne pas poursuivre l’élargissement, tant que le traité de Lisbonne ne serait pas ratifié. De son côté, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a, quant à lui, apporté son plein soutien au projet de pacte sur l’immigration que propose la France, ainsi qu’au « paquet énergie-climat ». Enfin, le président Sarkozy a remercié la Commission européenne de sa proposition d’abaisser le taux de TVA sur la restauration. C’est une vieille demande française qui sera examinée dès la semaine prochaine à Bruxelles.

Le président Nicolas Sarkozy a aussi profité de ce conseil national de l'UMP, pour dire quelques mots à propos du G8, le cercle des huit pays les plus riches de la planète qui se tient du 7 au 9 juillet au Japon. Nicolas Sarkozy veut y faire entrer deux nouveaux Etats : la Chine et l’Inde. Il estime aussi que réunir huit pays pour décider de l’avenir du monde « n'est pas raisonnable » si ces grandes nations en sont exclues et si aucun pays africain n’y est convié et sans non plus un pays arabe et de l’Amérique latine.

Nicolas Sarkozy

sur le G8

« Le monde est universel, multipolaire. On ne peut pas dire à huit : 'on va régler les affaires du monde'. »