Article publié le 08/07/2008 Dernière mise à jour le 08/07/2008 à 10:31 TU
Bogota recherchera désormais un « contact direct » avec les guérilleros des FARC pour obtenir la libération de nouveaux otages, en se défiant des médiateurs franco-suissses. Pour les autorités colombiennes, la libération d'Ingrid Betancourt est due à l'armée colombienne et à elle seule. Selon Bogota, l'intervention des médiateurs n'a « servi à rien ».
Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
Dehors les médiateurs ! Luis Carlos Restrepo, le haut-commissaire pour la paix a usé d’un langage diplomatique, mais le message est clair : « C’est l’armée colombienne qui a libéré Ingrid Betancourt et Bogota n’a plus besoin des pays amis ».
Le médiateur suisse, Jean-Pierre Gontard est même pointé du doigt, accusé d’avoir convoyé des fonds pour le compte de la guérilla. Le Français, Noël Saez est également dans le collimateur. Il aurait proposé aux FARC de les rayer de la liste des organisations terroristes et de leur ouvrir un bureau à Paris.
Bogota fonde ses accusations sur des documents trouvés dans l’ordinateur de Raul Reyes, le négociateur des FARC abattu en mars dernier ; documents qui n’ont pas été rendus publics. Selon le haut fonctionnaire colombien, « les émissaires européens ont agi, comme conseillers politiques des FARC, plus que comme facilitateurs ». Et dernier reproche, « leur travail n’a servi à rien ». Le gouvernement colombien veut maintenant négocier la reddition des FARC et entend le faire tout seul ; Paris n’a plus qu’à se taire.