Article publié le 22/07/2008 Dernière mise à jour le 22/07/2008 à 09:28 TU
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a fait savoir, lundi, qu'il n'avait pas l'intention de relayer une requête de l'Union africaine qui demande au Conseil de sécurité un sursis dans la procédure de la CPI visant le président Béchir. La CPI est indépendante, a rappelé la porte-parole du diplomate.
Avec notre correspondant à New York, Philippe Bolopion
Le secrétaire général de l'ONU est dans une position délicate. Officiellement, il ne peut pas interférer avec la procédure lancée par le procureur de la Cour pénale internationale contre le président soudanais Omar El-Béchir.
Mais il n'a jamais caché ses inquiétudes sur les conséquences que pourrait avoir un mandat d'arrêt sur le déploiement de la force de l'Onu et de l'Union africaine au Darfour. En privé, il a discrètement consulté les membres permanents du Conseil de sécurité, pour les sonder sur leurs intentions.
Droit de veto
Car les statuts de la Cour pénale internationale prévoient que le Conseil de sécurité puisse geler les poursuites contre une personne poursuivie par la Cour, s'il en va de la paix et de la sécurité internationale.
La Russie et la Chine pourraient être tentées de donner un sursis au président soudanais, qu'elles ont protégé par le passé contre des sanctions trop sévères. Mais la France, par la voix de son ambassadeur, Jean-Maurice Ripert, a fait savoir que le Conseil de sécurité ne devait pas interférer dans le processus lancé par le procureur de la CPI.
La France étant doté d'un droit de veto, elle peut, à elle seule, bloquer les velléités de ceux qui seraient tentés de matérialiser, au Conseil de sécurité, la demande de sursis formulée par l'Union africaine pour le président soudanais.
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