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Soudan

La Ligue arabe critique la demande du procureur de la CPI

Article publié le 20/07/2008 Dernière mise à jour le 20/07/2008 à 09:19 TU

La Ligue arabe, réunie en urgence samedi au Caire, en Egypte, s'est opposée à la demande de l'émission d'un mandat d'arrêt par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) contre le président soudanais Omar el-Béchir, pour des exactions commises au Darfour. Dans une résolution adoptée à l’issue de cette réunion, les ministres des Affaires étrangères des pays membres ont qualifié cette demande de « position déséquilibrée », ajoutant qu'une justice efficace serait rendue au Soudan sous le contrôle de la Ligue arabe et de l'Union africaine.

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa (au premier plan), a réuni en urgence au siège de la Ligue au Caire, les ministres arabes des Affaires étrangères.(Photo : Reuters)

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa (au premier plan), a réuni en urgence au siège de la Ligue au Caire, les ministres arabes des Affaires étrangères.
(Photo : Reuters)


Avec notre correspondant au Caire,
Alexandre Buccianti

La résolution critique la position qualifiée de « déséquilibrée » du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) et évoque l’usage de deux poids et deux mesures. « Cette décision du procureur n’aide pas à la stabilité mais au contraire, risque d’aviver les tensions », estiment les ministres.

Les ministres demandent de donner sa chance à la justice soudanaise pour qu’elle poursuive elle-même les criminels. La Ligue propose en garantie, la présence d’observateurs arabes et africains.

Par ailleurs, Arm Moussa, le secrétaire général de la Ligue, doit rencontrer dimanche le président soudanais, Omar el-Béchir, à Khartoum. Il lui proposera un plan juridique et politique de la Ligue, dont la teneur n’a pas été révélée.

Ce manque de clarté selon les observateurs, est révélateur de la persistance des divergences entre durs et modérés. Les radicaux sont partisans d’un rejet total de la Cour pénale internationale et dénoncent une conspiration occidentale.

Les modérés, eux, estiment qu’il faut temporiser et soulignent que l’on ne peut pas ignorer la Cour pénale internationale, celle-ci ayant été formée par le Conseil de sécurité.

L’Algérie soutient le Soudan


Alger estime que cela ouvre la voie à des procédures similaires contre d’autres chefs d’Etat en exercice, ce que rejette l’Algérie autant que de nombreux autres pays comme les Etats-Unis.

Cela dit, le ministre algérien Mourad Medelci s’exprimait au Caire à la réunion d’urgence des ministres arabes des Affaires étrangères consacrée à la situation au Soudan.

Il a également souligné que la demande du procureur de la CPI a un caractère politique qui consacre la thèse de l’ingérence dans les affaires internes des Etats sous prétexte de la protection des droits de l’homme, même si cela se fait au détriment d’un Etat souverain dirigé par un président légitime.

Pour le ministre Mourad Medelci, cela compliquera sans nul doute la situation et entravera les efforts en faveur de la paix au Darfour. Comme plusieurs Etats tels que la Chine ou les Etats-Unis d’Amérique, il faut savoir que l’Algérie n’a pas signé le Traité de Rome qui institue la Cour pénale internationale.