Article publié le 23/07/2008 Dernière mise à jour le 23/07/2008 à 03:52 TU
Viktor Iouchtchenko, le candidat de l'opposition à gauche en juillet 2004 et à droite lors d'une conférence de presse, en octobre de la même année, deux jours avant l'élection présidentielle en Ukraine.
(Photo : AFP)
Avec notre correspondant à Kiev, Camille Magnard
A la sortie de son audition, Viktor Iouchtchenko s'est voulu évasif mais déterminé : « Il va y avoir du nouveau, et des révélations surprenantes », a-t-il promis, dans l'enquête sur son empoisonnement présumé en 2004.
Alors qu'il était candidat à l'élection présidentielle, Iouchtchenko avait, quelques semaines avant le scrutin, été hospitalisé d'urgence dans une clinique autrichienne, où l'on avait détecté des taux extrêmement élevés de dioxine dans son organisme. La thèse de l'empoisonnement commandité par les services secrets et Moscou a depuis été mise en avant, même si après 3 ans et demi d'enquête, le dossier a bien peu avancé.
Mais ces dernières semaines, l'instruction qui semblait apathique a connu un regain d'activité. D'abord il y a eu les déclarations fracassantes du député David Jvania, un très proche collaborateur de Iouchtchenko pendant la révolution orange de 2004, qui est devenu depuis, comme beaucoup d'autres, son ennemi politique. Jvania a déclaré à la presse que les expertises médicales qui confirment la thèse d'un empoisonnement à la dioxine étaient trafiquées, et que le président n'avait été victime d'aucun empoisonnement.
Et ces derniers jours, un célèbre enquêteur du site internet Ukrainskaya Pravda a été convoqué de foce devant le procureur en charge de l'affaire. Lui aussi semble remettre en cause dans ses investigations la thèse officielle.
Cette soudaine agitation dans l'affaire d'Etat n°1 en Ukraine survient dans une période plutôt difficile pour le président Iouchtchenko, qui est aujourd'hui bien isolé politiquement, et dont le statut de leader de la révolution orange, près de 4 ans plus tard, a pris un sérieux coup dans l'opinion publique.
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