Libye / Suisse

Poursuite de l'escalade

Article publié le 25/07/2008 Dernière mise à jour le 25/07/2008 à 04:11 TU

Le portrait d'Hannibal Kadhafi, brandi par ses soutiens ce mercredi, à l'extérieur de l'ambassade suisse de Tripoli.
(Photo : AFP)

L'incarcération pour au moins 20 jours de deux ressortissants suisses à Tripoli : c'est la dernière mesure de représailles prise par les autorités libyennes, qui ne pardonnent pas la brêve arrestation du fils du Colonel Kadhafi la semaine dernière à Genève.

Avec notre correspondant à Genève, Laurent Mossu

Deux ressortissants suisses, dont le représentant de la multinationale ABB, ont été incarcérés par les autorités libyennes dans des conditions qualifiées « d’absolument dramatiques » par Berne, et inculpés d’infraction à l’immigration. Leur emprisonnement, d’une durée de 20 jours minimum, a entraîné une vive protestation du gouvernement helvétique. Berne avait dépêché à Tripoli une mission diplomatique pour tenter d’apaiser le courroux du clan Kadhafi, rendu furieux par l’interpellation et l'incarcération pendant deux jours à Genève du fils cadet du leader libyen, qui se fait appeler Hannibal.

Depuis lors, les représailles s’enchaînent : arrêt des livraisons de pétrole, fermeture des représentations des sociétés suisses, arrestation de la mère de l’employé ayant dénoncé à la police suisse les mauvais traitements infligés par Hannibal Kadhafi et son épouse, boycott des banques suisses parmi d'autres mesures de rétorsion. 

Une cellule de crise a été formée à Berne et la ministre des Affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, a interrompu ses vacances pour gérer ce dossier de plus en plus lourd.

Chez nos confrères de la Radio suisse romande

Interviewée la semaine dernière par la Radio suisse romande, l'employée tunisienne qui a porté plainte a donné un aperçu des maltraitances dont elle aurait été victime. « Je devais travailler 22 heures de suite sans pouvoir aller aux toilettes, sans dire un mot », a-t-elle dit. Mme Kadhafi « m'a tapée partout, elle m'a mal parlé ». Sans aucune idée de ce que sera son avenir, elle a affirmé « mourir doucement ». Ce sont des employés de l'hôtel qui ont d'abord alerté la police, après avoir constaté les mauvais traitements infligés aux deux employés du couple Kadhafi. Mme Kadhafi était venue accoucher en Suisse.