Italie

Clandestins : état d'urgence étendu à tout le pays

Article publié le 26/07/2008 Dernière mise à jour le 27/07/2008 à 05:31 TU

Recensement de Roms par la Croix-Rouge dans la banlieue de Rome.
(Photo : Reuters)

Le gouvernement italien étend l'état d'urgence à tout le territoire pour faire face à l'immigration clandestine. Selon le ministre de la Défense, l'état d'urgence permettra d'accélérer la construction de nouveaux centres d'accueil et de rétention d'immigrants clandestins. Le nombre de clandestins recensés dans la péninsule italienne a doublé au premier semestre 2008 par rapport au premier semestre 2007.

Avec notre correspondante à Rome, Marie-Delphine Bonada

Face au tollé soulevé par le décret d’état d’urgence contre l’immigration clandestine, le ministre de l’Intérieur, Roberto Maroni, a dû expliquer qu’il ne s’agissait que de la prolongation d’un décret, promulgué en 2002, par Silvio Berlusconi, puis renouvelé six fois, dont deux fois par le gouvernement de Romano Prodi, qui l’avait cependant limité à trois régions.

Le but de cette mesure est en réalité d’augmenter le nombre des centres d’internement à travers toute l’Italie. Mais elle fait suite à une série de mesures prises par le gouvernement contre les immigrés.

En début de semaine, le décret de loi sur la sécurité a allongé d’un tiers les peines de prison, si l’auteur d’un délit est un extracommunautaire. Un autre décret criminalise l’immigration clandestine ; un autre encore a inauguré la prise des empreintes digitales des Roms, enfants compris.

Autant de mesures qui justifient amplement le cri d’alarme lancé par l’opposition, qui rappelle comment le fascisme limite les libertés aux minorités d’abord, pour les étendre ensuite à tous les citoyens.

Terrible ironie de l'actualité, au lendemain de cette extension controversée de l'état d'urgence, on apprenait que deux petits enfants sont morts pendant le voyage vers l'Italie d'une barque avec plus de 75 personnes arrivant du Nigeria.