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Afrique du Sud

Zuma perd son dernier recours avant son procès

par  RFI

Article publié le 01/08/2008 Dernière mise à jour le 01/08/2008 à 05:05 TU

Le favori à la succession de Thabo Mbeki à l'élection présidentielle de 2009 devra comparaître devant un tribunal. Son procès pour corruption va s'ouvrir lundi. Le président du parti au pouvoir, l'ANC, a perdu jeudi matin un dernier recours. La Cour constitutionnelle a refusé d'invalider des documents à charge.

L'ancien vice-président sud-africain, Jacob Zuma. (Photo : Valérie Hirsch/RFI)

L'ancien vice-président sud-africain, Jacob Zuma.
(Photo : Valérie Hirsch/RFI)

« Tous les recours contre les perquisitions sont rejetés ». Telle a été la décision rendue jeudi par la Cour constitutionnelle de Johannesburg. Cette décision représente une défaite importante pour Jacob Zuma qui contestait la légalité de ces perquisitions, ayant permis la saisie des documents clés dans le cadre de l’enquête pour corruption dont il fait l’objet et qui implique une filiale française d’armement : Thales.

En novembre dernier une première décision de la Cour d’appel suprême avait déjà validé les perquisitions effectuées en 2001 à l’île Maurice et en 2005 en Afrique du Sud et l’utilisation par la justice des documents saisis.

Cette première  décision avait conduit à l’inculpation de Jacob Zuma pour racket, fraude et corruption.

Jacob Zuma qui est notamment soupçonné d’avoir touché des pots-de-vin par l’intermédiaire de son conseiller financier Schabir Shaik déjà reconnu coupable  en 2005 dans la même affaire.

Le futur présidentiable a toujours clamé son innocence tout en affirmant qu’il abandonnerait ses fonctions actuelles et la course à la présidence s’il était reconnu coupable.

Mais Jacob Zuma n’a pas dit son dernier mot dans cette longue bataille  judiciaire. Ses avocats ont déjà annoncé qu’ils allaient déposer une requête pour tenter de repousser, une fois encore, le procès qui s’ouvre lundi.

Zuma persecuté ?

Pour les partisans les plus radicaux de Zuma, la décision qui a débouté le président de l’ANC dans sa demande de retirer du dossier des documents clés, représente une preuve de plus que ce procès est une manœuvre politique pour l’empêcher d’accéder à la présidence.

Le président du Parti communiste, Blade Nzimande, a ainsi déclaré : « ce procès va entrer dans l’histoire comme le premier procès politique depuis la fin de l’apartheid. » La présidente du parti d’opposition Alliance démocratique, c’est quant-à-elle félicitée de l’indépendance et de l’impartialité de la justice.

L’ANC et la centrale syndicale Cosatu, membres d’une alliance tripartite avec le Parti communiste, ont dit accepter le jugement même s’ils auraient préféré un verdict différent. Un porte-parole de l’ANC a cependant réitéré des propos selon lesquels depuis le début de ce procès, Jacob Zuma a été davantage persécuté que poursuivi.

En effet, depuis l’ouverture du procès en 2004, Zuma affirme être au centre d’un complot, mené notamment par des partisans du président actuel, Thabo Mbeki. En 2005 ce dernier renvoyait Zuma de son poste de vice-président à cause de ses implications dans cette affaire. Depuis Zuma est devenu président de l’ANC et gouverne de facto le pays avec Mbeki. Le procès qui s’ouvre lundi décidera en grande partie de si oui ou non il prendra sa place l’an prochain.