Article publié le 03/08/2008 Dernière mise à jour le 04/08/2008 à 07:13 TU
La XVIIe Conférence internationale sur le sida s'ouvre aujourd'hui, dimanche 3 août, à Mexico.
(Logo: IAS)
La capitale mexicaine accueille depuis dimanche les participants de la XVIIe Conférence internationale sur le sida, parmi lesquels des représentants des secteurs scientifiques et technologiques, des leaders politiques, des activistes et des organisations de la société civile. En tout, quelque 25 000 délégués du monde entier débattent du sida durant les six jours que durera cette conférence. Une conférence dont le slogan est « Action universelle, maintenant ! », et qui est organisée pour la première fois en Amérique latine.
Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe
Les femmes représentent désormais la moitié des 33 millions de personnes infectées dans le monde.
(Photo : AFP)
Cette conférence permettra une nouvelle fois de faire le point sur cette pandémie qui, en un quart de siècle, a déjà fait quelque 25 millions de victimes. Depuis l’apparition du sida au début des années 1980, de grands progrès ont été enregistrés.
« La prévention progresse aussi, avec 96% des écoles sud-africaines bénéficiant à l'heure actuelle d'un programme sida. »
L'Afrique du Sud fait partie des trois pays de l'Afrique australe où l'épidémie du sida s'est stabilisée en 2007.
Mais il reste encore beaucoup à faire. Dans son dernier rapport, l’ONU a notamment exprimé sa préoccupation face à la féminisation de la maladie. Les femmes représentent désormais la moitié des 33 millions de personnes infectées dans le monde.
L’épidémie du sida change de visage |
Chaque année, en Ouganda, 25 000 enfants naissent avec le sida. Les enfants sont de plus en plus touchés. La plupart meurent avant d’avoir 5 ans. Ces infections, qui passent de la mère à l’enfant, représentent désormais près d’un quart des nouvelles infections en Ouganda. Les autorités ougandaises sont dépassées. Après avoir longtemps baissé, le taux de prévalence du sida en Ouganda augmente. Il atteint actuellement près de 8% de la population. L’une des raisons de cette reprise de l’épidémie est le dramatique taux de fertilité des femmes ougandaise. Elles accouchent de plus de 7 enfants en moyenne. Un taux équivalent à celui du Yémen et du Niger. Dès lors, selon le Dr Ssetongo, de l’organisation Midmay, dans la banlieue de Kampala, un million d’enfants naissent chaque année de mères séropositives parmi lesquels 25 000 sont infectés par le virus. La plupart de ces enfants, par manque de soins, vont mourir avant d’atteindre leur 5ème anniversaire. Pour le Docteur Ssetongo « Ils peuvent avoir une vie normale si l’on s’occupe bien d’eux. S’ils suivent une tri-thérapie ; s’ils sont conseillés et aidés. Ceci dit, le sida chez les enfants est un très grand problème. Et beaucoup d’enfants qui viennent ici, quand ils arrivent, les dommages sont déjà irréparables ». Près de neuf ougandais séropositifs sur dix ne se sont jamais fait tester. Ils ne connaissent pas leur statut. Et dans bien des cas, ils découvrent trop tard que leur enfant est séropositif. Trop tard pour le sauver…« En fait chacun devrait faire un test du sida. Et cela avant même de tomber enceinte ou durant la grossesse. Ainsi, quand elles font un enfant et qu’elles sont séropositives, on peut tester l’enfant dès le premier mois », précise le Dr Ssetongo. Mais l’Ouganda n’a pas les moyens de traiter tous les enfants séropositifs. A ce jour, sur les quelques 110 enfants séropositifs qui auraient besoin de suivre une trithérapie, moins de 12 000 y ont accès. RFI |
Par ailleurs, le développement des médicaments anti-rétroviraux a permis de prolonger la vie des malades. Mais il sera nécessaire d’augmenter les fonds destinés à la lutte contre le sida. Sinon, il sera impossible d’offrir un accès universel à ces médicaments d’ici 2010. D’où l’importance de cette conférence !
Un autre thème central sera celui de la prévention, notamment auprès des jeunes, qui sont toujours plus nombreux à être infectés par le virus parce qu’ils ne se protègent pas. Dans ce cadre, l’introduction de l’éducation sexuelle peut s’avérer décisive pour renverser cette tendance.
Enfin, les participants à cette conférence auront aussi la tâche de mettre en place des stratégies qui réduisent la discrimination dont souffrent les porteurs du sida, et qui luttent efficacement contre l’homophobie.
Avocat et activiste mexicain
« On ne pourra changer la mentalité en Amérique latine qu'à partir du moment où l'on ouvrira l'éducation de la sexualité à tout le monde. »
Coordinateur de l'association Agenda LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels), Jaime Lopez Vela est l'organisateur de la Marche contre la discrimination et l'homophobie qui s'est déroulée samedi 2 août à Mexico.
A écouter
Directeur adjoint de la première association de lutte contre le sida en France et en Europe, AIDES.
« Les Etats refusent de voir la réalité de l’épidémie et refusent de s’occuper de toutes les personnes vulnérables à l’infection du VIH. Ce qui nourrit l’épidémie, c’est le mépris des droits de l’homme. »
03/08/2008 par Michèle Diaz
Secrétaire d'Etat chargé de la Coopération et de la francophonie
« Des partenariats (au Sénégal) noués avec des bailleurs comme la France ont permis d'arriver à des résultats formidables, puisqu'on a fait baisser de 60% le coût des traitements et notamment pour les enfants. »
03/08/2008 par A Dakar, Pape TOURE
«Il ne s'agit pas, selon le CDC, d'une augmentation réelle des cas, mais d'une amélioration du dépistage qui fait apparaître plus rapidement dans les statistiques les personnes porteuses du virus.»
03/08/2008 par Anne Toulouse
Directeur de l'Agence Nationale de la Recherche sur le Sida
«Il existe un débat : le traitement est-il aussi un outil de prévention, en réduisant la charge virale?»
03/08/2008 par Michèle Diaz
A lire