par RFI
Article publié le 09/08/2008 Dernière mise à jour le 12/08/2008 à 08:48 TU
Le président géorgien Mikhail Saakachvili a déclaré ce samedi son pays en « état de guerre », après deux jours de violents combats opposant l'armée géorgienne aux séparatistes ossètes aidés par les forces russes. La capitale de la province d'Ossétie du Sud, Tskhinvali, aurait été reprise par les russes. Mais l'aviation géorgienne bombardait Tskhinvali samedi après-midi. La Géorgie a décidé de rapatrier des renforts : les 2 000 soldats géorgiens présents en Irak se préparaient samedi à aller prêter main forte aux troupes de Tbilissi.
Un responsable géorgien parle de combats « acharnés » en Ossétie du Sud. Et côté russe, le président Medvedev déplore une « catastrophe humanitaire », alors que le bilan fourni par les séparatistes ossètes dépasse les 1 500 morts. Des chiffres qui sont démentis par la Géorgie.
La Géorgie, de son côté, accuse l'aviation russe d'avoir « complètement dévasté » le port géorgien de Poti, un site clé pour le transport d'hydrocarbures de la mer Caspienne. Et selon Tbilissi, l'aviation russe aurait également visé un immeuble résidentiel dans la ville de Gori, provoquant la mort de civils.
Nombreux renforts
Mais la Russie dément formellement. Moscou veut continuer à se présenter comme une force d'interposition. Pour le président Medvedev, les interventions russes ont pour but de « contraindre la partie géorgienne à la paix ».
Mais les deux camps semblent pourtant se préparer à de nouveaux combats. La Russie a envoyé de nombreux renforts dans la nuit de vendredi à samedi. Et la Géorgie est en train de rapatrier les 2 000 soldats qu'elle avait déployés en Irak.
Risque de propagation
L'aviation russe a bombardé l'Abkhazie, en tout cas la partie de cette province contrôlée par la Géorgie. L'Abkhazie est une autre province sécessionniste qui a proclamé son indépendance au début des années 90.
Et les séparatistes abkhazes, soutenus par Moscou, ont passé un accord d'entraide avec l'Ossétie du Sud. Donc, en bombardant la région d'Abkhazie contrôlé par la Géorgie, les russes envoient un signal à Tbilissi. Ils indiquent qu'un second front peut être ouvert à tout moment.
Docteur en Sciences politiques et spécialiste de la région. Il est l'auteur de « Caucase du Sud, la nouvelle guerre froide ».
« La Russie n'a pas intérêt à une guerre.[...] La Géorgie non plus n'a pas intérêt à une guerre. »
La Géorgie rongée par l’inquiétude |
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