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Etats-Unis / Canada

Un détenu de Guantanamo porte plainte contre le Canada

Article publié le 10/08/2008 Dernière mise à jour le 10/08/2008 à 03:41 TU

Dernier prisonnier occidental détenu dans la prison de Guantanamo, Omar Khadr a décidé d'engager un recours en justice contre le gouvernement fédéral. Capturé par les troupes américaines en 2002, alors qu'il n'avait que 15 ans, ses avocats demandent aux autorités canadiennes de le reconnaître comme enfant-soldat.
Avec notre correspondante à Toronto, Anouk Desgroseilliers

Images tirées de la vidéo rendue publique le 15 juillet par les avocats d'Omar Khadr. La vidéo intégrale dure sept heures.( Photo : AFP )

Images tirées de la vidéo rendue publique le 15 juillet par les avocats d'Omar Khadr. La vidéo intégrale dure sept heures.
( Photo : AFP )

Le temps presse pour Omar Khadr. Après six ans de détention à la prison de Guantanamo, le ressortissant canadien doit être jugé, en octobre, par un tribunal militaire devant lequel il est accusé d'avoir tué un soldat américain en Afghanistan. Un processus judiciaire que ses avocats considèrent joué d'avance.

Selon eux, le seul espoir pour le jeune homme d'obtenir un traitement juste passe par son rapatriement au Canada. Mais le gouvernement conservateur refuse systématiquement d'intervenir dans le dossier. Cette fois, les avocats d'Omar Khadr veulent donc contraindre Ottawa à agir.

Dans leur plainte, ils soutiennent qu'en vertu du droit international, leur client est un enfant-soldat puisqu'il n'avait que 15 ans au moment des faits qui lui sont reprochés. Ils affirment que le Canada est tenu d'assurer la réhabilitation et la réinsertion sociale du jeune homme.

Omar Khadr, victime de mauvais traitements

Les avocats de M. Khadr rappellent aussi qu'un juge canadien a récemment reconnu que leur client a été maltraité pendant sa détention à Guantanamo. Cette décision a d'ailleurs permis la diffusion de documents et de vidéos qui témoignent des conditions d'emprisonnement de Khadr. Ils montrent qu'il a été privé de sommeil à plusieurs reprises et que les autorités canadiennes étaient parfaitement au courant de ce traitement.

Le Premier ministre, Stephen Harper, a refusé de commenter l'initiative des avocats, mais maintient sa position et réitère sa confiance dans la procédure mise en place par les États-Unis pour juger le jeune Khadr.