Article publié le 11/08/2008 Dernière mise à jour le 11/08/2008 à 10:03 TU
L'ex-Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra a annoncé lundi qu'il resterait en exil en Grande-Bretagne et qu'il ne reviendrait pas dans son pays pour répondre à des accusations de corruption, forçant la Cour suprême à lancer des mandats d'arrêt contre lui et son épouse.
L'ancien Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra et sa femme Potjaman, le 31 juillet 2008.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
«Si je demande l’asile politique en Grande-Bretagne c’est parce que le système judiciaire thaïlandais se montre injuste à l’égard de ma famille ». Dans un communiqué envoyé par fax depuis Londres à une chaîne de télévision thaïlandaise, l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra a confirmé qu’il s’exilait avec son épouse et ses enfants.
Il devait comparaitre ce lundi matin devant la cour suprême de Bangkok dans le cadre d’un procès pour trafic d’influence.
Il est clair qu’après la récente condamnation de son épouse à trois ans de prison pour évasion fiscale, Thaksin a considéré qu’il subirait le même sort lors des nombreux procès qui lui sont intentés pour abus de pouvoir. Pour la simple raison, selon lui, que les militaires qui l'avaient renversé il y a deux ans, continuent à influencer le système politique en coulisse.
Gouvernement fragilisé
C’est très probablement la fin de la carrière politique de cet homme d’affaires immensément riche qui a transfiguré le paysage politique depuis son accession au pouvoir en 2001.
En refusant d’accepter l’autorité des tribunaux qui sont fortement appuyés par le roi de Thaïlande, Thaksin ne peut plus espérer reprendre sa place parmi les leaders politiques du royaume.
Il reste à voir quel va être l’effet de cet exil sur le gouvernement actuel truffé d’alliés politiques de Thaksin et fragilisé depuis plusieurs mois par des manifestations.
A lire également