Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

France

Les mauvais chiffres de l'économie

par David Baché

Article publié le 12/08/2008 Dernière mise à jour le 12/08/2008 à 16:05 TU

Au mois de juillet, les prix ont diminué de 9,5 % dans l'habillement, un recul de l'inflation qui s'explique par les soldes d'été.(Photo : S. Lagarde / RFI)

Au mois de juillet, les prix ont diminué de 9,5 % dans l'habillement, un recul de l'inflation qui s'explique par les soldes d'été.
(Photo : S. Lagarde / RFI)

C'est la première fois depuis exactement un an que les prix baissent. Mais même avec ce léger repli de 0,2%, le taux d'inflation se stabilise à 3,6% sur l'année. Un niveau record, qu'on n'avait pas connu depuis dix-sept ans.

Pas de quoi démoraliser le gouvernement, qui voit dans cet ultime repli le signe d'une amélioration à venir. C'est du moins ce que veut croire le secrétaire d'Etat à la Consommation et porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, qui estime, à la lecture de ces chiffres, que « le pic de l'inflation est derrière nous ».

L'effet ponctuel des soldes

Cet optimisme est cependant à nuancer.  Le taux de l'inflation qui a certes reculé le mois dernier, est dû à un élément ponctuel : les soldes. Elles fournissent la première explication de cette baisse des prix. Rien ne permet donc de dire qu'ils ne repartiront pas ensuite à la hausse.

Au mois de juillet, les prix ont ainsi diminué de 9,5 % dans l'habillement, et de 1,9% pour l'ensemble des produits manufacturés, mais ceux de l'alimentation ont, quant à eux, continué d'augmenter, gagnant 0,1%. A noter tout de même la très nette amélioration des choses au rayon frais, dont les tarifs ont reculé de 1,5%.

Un autre élément, lui aussi conjoncturel, mais potentiellement plus durable, explique la stabilisation de l'inflation : la baisse du prix du pétrole. L'or noir a perdu plus de trente dollars ces dernières semaines pour descendre sous la barre des 115 dollars le baril, après avoir culminé à plus de 147 dollars au mois de juillet.

Jusqu'à présent, le pétrole a continué sa décrue malgré la guerre opposant la Russie à la Géorgie, qui a pourtant fait naître des craintes sur l'approvisionnement mondial.

La production industrielle continue de chuter

Dans le même temps, les chiffres de l'Insee confirment la baisse de la production industrielle française entamée au deuxième trimestre. En clair, de moins en moins de produits sortent des usines françaises. Au mois de juin, la production a baissé de 0,4 %, après une première chute de 2,9% le mois précédent.

L'industrie automobile fait plus que jamais marche arrière. C'est elle qui plombe les chiffres. Elle enregistre une baisse de 3% en juin, après avoir déjà chuté de 8% en mai. Une tendance mondiale dans le secteur, qui a notamment touché de plein fouet les constructeurs américains.

L'industrie agro-alimentaire est également touchée par ce mouvement de même que  les biens d'équipements, et les biens intermédiaires (produits chimiques, plastique, bois, papier...).

A noter, l'exception que forment les secteurs de l'énergie, du bâtiment et des biens de consommation, qui ont, quant à eux, vu leur production augmenter.

Ce rebond ne suffit toutefois pas à rattraper la tendance générale qui est au recul. Un recul très rapide. Certains analystes évoquent même déjà une « récession industrielle ». Un terme réfuté par le secrétaire d'Etat Luc Chatel, qui ne parle lui que de « léger tassement ».

Ce « tassement » se superpose, de surcroît, à une série de mauvais chiffres publiés ces dernières semaines, parmi lesquels la baisse de la consommation au mois de juin ou encore le nouveau record du déficit commercial.